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[Vous avez peut-être eu tort de m'écouter...]

Lettre datée du 3 janvier 1919

Correspondance

Autor

Autor André Breton
Person cited Louis Aragon, André Billy, André Salmon, Suzanne Pillard, Jacques Vaché, Paul Guillaume, Pierre Reverdy
Letter to Philippe Soupault

Descripción

Lettre d'André Breton à Philippe Soupault, datée du 3 janvier 1919.

En janvier 1919, la revue Littérature commence à s'élaborer. André Breton échange avec Philippe Soupault, et commente les propositions reçues : un poème de Soupault (plus tard supprimé faute de place), l'enquête « Pourquoi écrivez-vous ? », un poème de Reverdy (Carte blanche). Une contribution d'André Salmon, jugé « roublard » (« L’Âge de l’Humanité ») complète le tableau.

Breton semble ici un jeune directeur exigeant et décidé : bien qu'Aragon soit en service à l'étranger, André Breton a cependant insisté pour qu'il y participât au journal.

Le numéro paraîtra en mars. [Site André Breton, 2021]

 

Transcripción

Vendredi 3 janvier 1919

 

Mon cher Philippe,

vous avez peut-être eu tort de m'écouter : le vers c'est l'expert-cassis s'entendait aussi bien dans le sens que j'ai indiqué, voulez-vous le rétablir. J'approuve les deux autres changements. Ce poème est admirable. Je vous aime beaucoup mieux depuis quelques temps, le savez-vous. Pourquoi est-ce autant de mon amitié perdue pour Louis Aragon ? Je m'en aperçois en relisant ici ses deux lettres et les vôtres ; je vous loue de savoir si bien ce que vous voulez.

En vous appliquant vous devenir le poète le plus pur de ce temps. Comprenez-vous que, depuis Océan de Terre, je n'ai rien goûté comme Vins-liqueurs. C'est à craindre de vous voir écrire un autre poème maintenant. (Je ne suis pas encore prêt à écrire le Gland du Rideau mais je sais où je vais.)

L'article de Reverdy est assez beau : deux phrases superbes et deux phrases confuses se neutralisent. Certaines questions sont seulement posées, il y a quelques obscurités psychologiques. Je lui écris pour ne pas m'avouer vaincu. Jules Tellier quelle misère : la jeune fille assise sur sa porte, les vierges aux beaux yeux, le cercueil fermé. Verue brave journaliste.

Salmon est trop roublard : comme il s'incline devant Paul Guillaume dans l'Europe Nouvelle. Malgré l'affection que je vous porte, Jacques V. reste pour moi le centre de tout. Que cela doit vous paraître étrange ! Je lui écris des choses comme je vous attends de vivre.

Aragon revient-il ?

Informez-vous, je vous prie, de l'enquête. Ce que vous me dites de Billy n'est pas pour me surprendre. Vous verrez que le livre ne se fera pas.

Puis-je vous demander de m'écrire pour me désennuyer ?

Est-il bien que je vous offre mes vœux. Non n'est-ce pas ?

Présentez mes hommages à Madame Philippe Soupault. Je suis, mon cher ami, tout à vous.

André

 

Fecha de creación03/01/1919
Notas bibliográficas

Ms, encre bleue - quatre pages.

Enveloppe non conservée.

Idiomasfrançais
Biblioteca

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms. 47. 174

Número de páginas4 p.
Créditos© Succession André Breton
Palabras clave, , ,
CategoríasEpistolarios, Cartas de André Breton
Serie[Correspondance] Correspondance avec Philippe Soupault
Enlace permanentehttps://cms.andrebreton.fr/es/work/56600101001815