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Technique mixte sur toile par Miguel Hernandez, peintre de l'art brut, datée de 1947.
Peinture signée en bas à droite : M. Hernandez ; inscrite au dos sur le châssis, de la main d'André Breton : Souvenir Inca (1947).
Miguel Hernandez
« Les tableaux d'Hernandez sont très peuplés et mouvementés. Les personnages y sont nombreux, en grappes serrées de visages blêmes et fouillis de jambes et de membres comme nœuds de serpents. Ce semble le fait d'un homme solitaire à qui le monde, hors de sa chambre, apparaît un cacophonique tumulte d'hommes. C'est aussi (car les faits de peinture procèdent de plusieurs voies à la fois, sont faisceaux de mécanismes différents - voire souvent contradictoires - comme la lumière blanche est faisceau des couleurs du spectre ; ils marient - ou tendent à le faire - des choses imma-riables) que tous ces personnages (dont les visages ont tous l'expression inhumainement et bestialement impassible de géants de carnaval) ne doivent pas être pris au pied de la lettre pour de concrètes représentations d'êtres, mais pour des abstractions et symboles ; et, pour l'auteur, simples moyens chiffrés de projeter graphiquement les mouvements de ses pensées. Car l'art de Hernandez est au plus haut point abstrait et cérébral. Ce sont les gens dont les vues sont courtes et primaires qui croient que l'abstrait dans l'art consiste à ne pas peindre de figures humaines ni d'objets. Hernandez est assurément tout le contraire de ce qu'on appelle un intellectuel ; il est un primitif et ne possède de la culture classique pas grand-chose de plus que les quatre règles de l'arithmétique et son petit bagage de comptabilité, qu'il a toujours aimée. Mais un primitif peut être et est le plus souvent, un cérébral. » (« Miguel Hernandez », in : L'art brut, fascicule I, 1964, pp. 69-70)
Souvenir Inca est un tableau de petit format horizontal peuplé de personnages masculins et féminins dont les visages et les corps s'enchâssent les uns les autres dans un espace indéterminé. Un système de courbes unit la composition. La perspective s'appuie sur le chromatisme. En effet, les couleurs vives aux tonalités rouges, orange et jaunes, détiennent un rôle compositionnel majeur qui permet au spectateur d'établir une correspondance entre les formes et les couleurs. Les visages des figures non identifiables sont représentés à l'aide de masques noirs et blancs qui contrastent avec l'environnement chatoyant qui les entoure. Précisons que ce tableau a été présenté sous le n°6 parmi vingt autres œuvres de Miguel Hernandez à l'exposition du foyer de l'art brut, à la Galerie Drouin, à partir de 1947.
Miguel Hernandez est l'un des premiers artistes avec Adolf Wölfli, Aloïse et Fleury Joseph Crépin entre autres, auquel on accorde une exposition au Foyer de l'Art Brut dans les sous-sols de la Galerie René Drouin à Paris à partir de 1947. Une exposition de peintures et de dessins lui est également consacrée au 17 rue de l'Université du 17 mai au 10 juin 1949. C'est à cette occasion que Jean Dubuffet dresse le portrait de Miguel Hernandez, qui sera publié par la suite dans le premier numéro du Fascicule de l'Art Brut en 1964. [wiki de Clarisse Fava-Piz, mis en ligne le 15 avril 2013]
Exposition
- Paris, Galerie René Drouin, Miguel H. (Hernandez), s.d., n° 6Bibliography
- Jean Dubuffet, « Miguel Hernandez », in : L'art brut, fascicule I, 1964, pp. 69-70
Creation date | 1947 |
Date of publication | 1947 |
Languages | French |
Physical description | 46 x 55 cm (18 1/8 x 21 5/8 in.) - Technique mixte sur toile |
Breton Auction, 2003 | Lot 4302 |
Keywords | Art Brut or naive, Painting |
Categories | Modern Paintings |
Permanent link | https://cms.andrebreton.fr/en/work/56600100335740 |