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[C'est à vous que j'écris...]

Lettre datée de Paris, ce 19 au soir

Correspondence

Author

Author André Biane
Letter to Pierre Naville

Description

Lettre d'André Biane à La Révolution surréaliste, reçue le 19 novembre 1924 et envoyée de Paris.

Lettre mystérieuse que celle d'André Biane, dont on peut cependant retrouver la date et le destinataire en dépit de son absence d'enveloppe. L'auteur, André Biane, répond à l'enquête sur le suicide lancée par les jeunes surréalistes. Biane fait preuve de rapidité : rédigés le 14 novembre au soir, les bulletins de l'enquête ont été expédiés avant le 18 novembre, et il y répond le 19 novembre (le cahier de la permanence fait acte de sa réponse ce jour-là ; on décide dans la foulée de la publier, ce qui est fait dans le second numéro de la revue).

Reste le mystère du destinataire : Breton étant cité, il semble bien que celui-ci ne soit autre que Pierre Naville ou Benjamin Péret, tous deux rédacteurs de la revue, et dont il dit avoir beaucoup aimé les livres. On peut supposer que Naville, qui bénéficie déjà d'une réputation plus grande que celle de Péret, soit l'interlocuteur du jeune homme.

Cette lettre, en tout cas, conforte les jeunes surréalistes dans leurs intentions et intuitions : il s'agit de proposer d'urgence à la jeunesse une réponse aux problèmes contemporains. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date19/11/1924
Destination address
Bibliographical material

Ms, encre bleue - quatre pages.

Enveloppe non conservée.

LanguagesFrench
Place of origin
Number of pages4 p.
Reference1394000
Keywords, , , ,
CategoriesCorrespondence, Forwarded Correspondences
Set[Journal] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001675
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False

[Comme suite à votre lettre du 15 décembre...]

Lettre datée du 15 décembre 1924

Correspondence

Author

Author Maurice Martin du Gard
People cited Jacques Guenne, Frédéric Lefèvre
Letter to non identifié

Description

Lettre de Maurice Martin du Gard à « Monsieur le Gérant de La Révolution Surréaliste », datée de Paris, le 15 décembre 1924.

Provocateurs indéniables, Apaches du milieu littéraire, pourfendeurs d'Anatole France, les surréalistes n'en restent pas moins des éditeurs lucides et conscients des questions commerciales. Maurice Martin du Gard, l'influent co-directeur de l'hebdomaire Les Nouvelles littéraires qu'il a créé en 1922, répond ici à une lettre du 15 décembre, et accepte de voir dans le numéro de La Révolution surréaliste de janvier une publicité pour sa revue. On la trouvera en effet en troisième de couverture du numéro deux.

Ami de Gide, Maurice Martin du Gard a eu une influence éditoriale aujourd'hui quelque peu oubliée ; il a néanmoins côtoyé Valéry, Barrès, Colette, et son hebdomadaire, savante alliance de critiques, d'extraits et d'œuvres brèves, exerça un prestige et une présence inférieurs à la NRF mais néanmoins importants.

Breton, de fait, le connaissait bien : un article sur Pétrus Borel, intitulé « Le bouc émissaire du romantisme, Pétrus Borel (1809-1859) » paru le 10 novembre 1923, devait ouvrir une série de portraits de « Ceux dont on ne parle pas » (titre de Breton). Un brouillon de lettre  montre un Breton diligent et presque satisfait : « Les coupures qu’a nécessitées la longueur de mon article ne m’ont pas trop fait de peine. Je vous prie seulement à l’avenir de m’en prévenir, autant que possible. […] Ensuite, je vous remettrai successivement : Agrippa, Rabbe, Nouveau, Lewis, Reverdy, Poictevin, Mathurin, etc. » Satisfaction de façade, semble-t-il : dans une lettre à Simone Kahn du 11 novembre Breton se plaint beaucoup des coupes portant sur le préambule de l’article, très provocateur, et pourvu d'une pique virulente à l'égard de La Fontaine. Ces difficultés n’empêcheront pas l’auteur des Pas Perdus de donner aux Nouvelles littéraires - le 16 août 1924 - un article défendant André Malraux menacé d’incarcération pour vol d’œuvres d’art ; le 23 août, il donne « Rimbaud, Verlaine, Germain Nouveau d’après des documents inédits », qui détaille un manuscrit acheté par Doucet sur ses conseils. Mieux, il dédicace un exemplaire du Manifeste du surréalisme à Maurice Martin du Gard en septembre 1924.

La collaboration avec Les Nouvelles littéraires semblent donc s’imposer, d’autant plus qu’un compte rendu élogieux du Manifeste est paru dans l'hebdomadaire le 11 octobre 1924, accompagné d'un portrait de Breton dessiné par Man Ray. Martin du Gard y salue « une des figures les plus attrayantes de la génération en passe d’atteindre la trentaine, et d’une classe intellectuelle évidemment supérieure à celle de Goll et de Dermée », qui jouit sur ses fidèles de « l’autorité magnétique d’un Oscar Wilde ». L'éloge sera si marqué que l'article ne passera pas inaperçu auprès de Picabia : très mécontent de voir la paternité du surréalisme lui échapper, il écrit dans sa propre revue, 391, « ou M. Martin du Gard du Gard n'est au courant de rien, ou cet article a été écrit par André Breton » (391, n°19, « Opinions et portraits »), avant de signer « Francis Picabia, Metteur en scène du surréalisme d'André Breton ». Dans l'affirmation du groupe de la rue de Grenelle comme seul représentant légitime du surréalisme, Maurice Martin du Gard est donc un allié précieux ; aussi, voulant conserver cet allié de choix, le Bureau de recherches décide-t-il de le contacter par lettre le jour-même de la publication du compte rendu (Archives du surréalisme, T.1., p. 19).

L'échange de bons procédés (qui profitait plutôt aux surréalistes, mais le directeur des Nouvelles littéraires favorisait et aidait toujours les jeunes auteurs en priorité) ne s’est pas arrêté là : le 8 novembre 1924, le Communiqué du bureau de recherches surréalistes, dont Breton a conservé le brouillon (il en serait l'auteur d'après Marguerite Bonnet), est publié dans Les Nouvelles littéraires ; une lettre d'une certaine Mlle Coisnon, retrouvée dans les archives d'André Breton demande à s'abonner après avoir lu ledit communiqué. On rappellera qu'un numéro coûtait plus de deux mille francs à être édité, voire pouvait aller jusqu'à cinq mille francs du fait des clichés : la manne de deux cents francs des Nouvelles littéraires, ainsi que celles de Kra et de Gallimard, étaient plus que bienvenues.

Il n’y aura cependant guère d’autre collaboration entre les révolutionnaires, maintenant « lancés », et le représentant de l’intelligentsia littéraire : Breton se contentera de participer, le 9 mai 1925, à l'hommage rendu à Saint-Pol-Roux (poète qu'il admirait au point de lui dédier Mont de Piété) par Les Nouvelles littéraires. Par la suite, les échangent se musclent : après que Marin du Gard a rapproché, dans son compte rendu de Sur le fleuve d’amour, son auteur Joseph Delteil de Louis Aragon, celui-ci lui envoie une lettre d’insultes, publiée par Clarté (cinquième année, n°79-décembre 1925-janvier 1926) ; par la suite, accompagné de Breton et Benjamin Péret, Aragon saccagera les bureaux du directeur des Nouvelles littéraires. Dans son projet de chronologie pour un numéro spécialiste de Flair, en 1953 (projet avorté), Breton évoquera un procès « d’un million de dommages et intérêts » ; « mais, précise-t-il, au cours de l’instruction, son avocat, Maître Campinchi, après étude du dossier, abandonne la cause et le procès n’a pas lieu ».

La rupture consommée, Aragon, jamais en reste, reprendra ses moqueries contre sa revue dans Le Paysan de Paris (1926). Symptomatiquement, on trouvera des publicités pour Les Nouvelles littéraires jusqu'au n°5 de La Révolution surréaliste (octobre 1925). [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date15/12/1924
Destination address
Bibliographical material

Ts, encre bleue - une page 297 x 210 mm, sur papier à en-tête des Nouvelles littéraires.

Enveloppe non conservée.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 216

Size21,00 x 29,70 cm
Number of pages1 p.
Reference1392000
Keywords, , ,
CategoriesCorrespondence, Forwarded Correspondences
Set[Journal] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001651
Place of origin
Place of destination

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1 Work
 
False

[Je pèse avec une grande émotion...]

Lettre datée du 28 décembre 1924

Correspondence

Author

Author André Breton
Letter to Jacques Doucet
Person cited Madame Doucet

Description

Lettre d'André Breton à Jacques Doucet, envoyée de Paris le 28 décembre 1924.

 

Transcription

Paris le 28 décembre 1924

Très cher Monsieur,

je pèse avec une grande émotion les paroles que vous m’adressez en cette fin d’année. C’était à moi de vous écrire depuis plusieurs jours et seule la grippe m’a retenu de le faire. Croyez bien, Monsieur, que je n’ai pris à la légère rien de ce qui m’est arrivé par vous, que le sens et la portée m’en sont encore parfaitement présents à l’esprit, au cœur. En dépit des quelques reproches que vous avez sans doute à me faire, j’ai conscience de ne pas vous avoir méconnu. Il me semble qu’à certains moments j’ai été très près de vous ; que de nos caractères si différents, de nos conditions si différentes il n’a rien résulté que de très compatible entre nous. Maintes fois je suis entré plus que vous ne l’avez sans doute cru dans vos sentiments, dans vos émotions ; et dans une mesure que je suis seul à savoir je vous ai pris pour exemple. Je sais (personne ne sait mieux que moi) combien les menus événements de la vie, et de méchants hasards, s’entendent à diminuer la vertu d’une compréhension si parfaite soit‑ elle et à la faire dépendre d’une raison utilitaire méprisable. N’importe : ce qui m’attacha à vous de plus en plus profondément compte seul. Vous estimez peut‑ être que sous votre direction morale, si ce mot ne vous paraît pas trop grave, comme tout ce que je dis trop solennel, j’aurais pu mieux faire. Pour moi, qui connais les limites de ma faculté d’adaptation au bonheur même, il me semble que j’ai tenu le plus grand compte de vos conseils, et que je n’ai pas fait de ma vie deux parts, l’une consacrée à vous et une autre. Je ne voudrais pas que vous le pensiez.

Si je cherche à savoir ce qui m’attend, comme ces jours où cet intérêt un peu anxieux que vous m’avez longtemps porté vous faisait m’interroger sur mes projets, sur mes désirs, inutile de vous dire que je ne vois rien qui vaille, à beaucoup près, le temps passé auprès de vous. Vous vous faites probablement une idée du tumulte intérieur qui est le mien et qui me laisse, en général, assez désarmé pour l’action. Je pense à chaque instant que rien n’est dit encore pour moi et que le mot sauvé ne saurait m’être appliqué raisonnablement de si tôt. Par ail‑ leurs ce n’est pas le courage qui me manque mais l’espoir du secours dans un certain ordre matériel qu’il m’est peu naturel d’envisager. « Vivre », triompher des quelques obstacles que cela suppose, ce qui est si facile à la plupart des hommes, me jette encore dans une immense perplexité. C’est dans la pensée que je crois bien avoir mis toute l’audace, toute la force et tout l’espoir dont je suis capable. Cette pensée ne me laisse aucun répit, même pour dormir, même pour manger. Elle me possède tout, jalousement ; elle se rit pour moi des biens de ce monde. Quelqu’un, un inconnu, à qui une balle a cassé les reins il y a six ans, m’écrit : « Vous vous demandez à quelle promesse générale vous fier… Pour les révélations prochaines, dites‑vous que vous êtes seul devant l’horrible problème. Au point du développement humain où nous en sommes venus, l ne reste qu’une ressource contre le suicide : Faire confiance désolément à un homme. Se renoncer pour l’aider si on le peut dans la cruelle épreuve où il sera consumé pour se perpétuer dans la reconnaissance des générations nouvelles. Nous, notre tâche est facile : brûler l’orgueil, c’est fait ; remettre aux sentiments que vous nous inspirez de faire violence à notre esprit si le vieux “sens” dont il ne peut tout‑à‑fait se déprendre le retient de vous suivre. Mais vous, qui porterez la somme de toutes nos inquiétudes, j’imagine vos doutes et votre douleur. Ah ! faites de toute votre vie une longue préparation. » C’est, à l’éloquence près, le sort que je me fixe, et je ne m’en fixe aucun autre, malheureusement.

Je n’ai encore pris aucune décision quant à l’emploi matériel que je vais faire de cette année. Je suis incapable de parer à certaines rigueurs de l’existence : je ne m’assure contre elles qu’au dernier moment. Encore faudra‑t‑il qu’une fois de plus le ciel veuille bien m’aider.

J’avais, en commençant cette lettre, le souci de répondre à la vôtre et je vous prie de m’excuser si j’ai commencé par vous parler de moi. Pourtant je vous connais aussi et, de vous, à vous, il est des choses qui me sont bonnes à dire. Il est impossible que vous envisagiez sérieusement de mettre un terme volontaire à cette activité qui est la vôtre et qui ne vous appartient pas. La fatigue et le découragement momentanés qui vous y poussent ne sont pas pour me faire oublier ces magnifiques réveils que vous continuerez à avoir, que vous ne pourrez vaincre si vainement. La jeunesse, vous m’en avez assez parlé souvent, ne saurait tenir à une certaine illusion physique et laissez‑ moi vous dire que je ne vois en vous que de la clarté et de l’espoir. Votre repos ne saurait être au prix d’une abdication telle que celle‑là. C’est impossible, Monsieur, vous ne sauriez, pour rien, renoncer à vos raisons de vivre. Que tout votre passé ait été dévoué à la cause de la beauté, à partir du moment où vous cesseriez de la servir, ne saurait vous être qu’un tourment. Je ne puis admettre que, prenant congé d’une vie d’affaires dont, au reste, vous sembliez depuis longtemps virtuellement détaché, vous songiez à renier en fait votre activité intellectuelle qui, elle, vous crée des obligations définitives, obligations que vous êtes incapable d’enfreindre. Voici donc mes vœux : c’est que, dans l’état de disponibilité plus grande où va vous laisser la cession de votre maison, vous repreniez goût et confiance à tout ce qui vous passionna si longtemps, que vous y apparteniez tout entier. Il y va, j’en suis sûr, de votre santé même, et vous savez si j’y tiens. Qui donc après vous nous représenterait cette continuité dans la foi et dans l’effort ? Non, Monsieur, il ne faut pas que vous abandonniez la seule partie qui en vaille la peine, je le dis pour nous tous et dans votre intérêt.

Mais, n’est‑ ce pas, je ne puis croire que vous vous en teniez à ces dispositions d’un mauvais jour. Cette saison est évidemment lugubre et elle affecte ma sensibilité comme la vôtre. Tous ces arguments tomberont par un beau matin de soleil.

Je vous prie, cher Monsieur, de présenter mes hommages et mes meilleurs vœux de santé et de bonheur à Madame Doucet. Permettez‑ moi de vous serrer très affectueusement les mains.

André Breton.

P.-S. - Je vous fais remettre, ci‑ joints, les manuscrits que vous m’avez confiés. Dès que j’irai un peu mieux, je passerai ranger les livres à la bibliothèque.

Bibliography

BRETON, André, Lettres à Jacques Doucet, éd. Étienne-Alain Hubert, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2016, p. 219-222.

Librairie Gallimard

Creation date28/12/1924
Postmarked date29/12/1924
Destination address
Bibliographical material

 Cinq pages chiffrées sur trois feuillets 27 × 21 cm, en‑tête imprimé : LITTÉRATURE / 6e année / DIRECTEUR : / ANDRÉ BRETON / 42, Rue Fontaine, PARIS (IXe) / Secrétaire de la rédaction : / MAX MORISE / 24, Avenue de Breteuil, PARIS (VIIe) / Administration : / 24, Avenue de Breteuil, PARIS (VIIe) / Dépositaire général : Librairie Gallimard / 15, Boulevard Raspail, PARIS (VIe). — Enveloppe 11,5 × 14,5 cm, en‑tête imprimé : LITTÉRATURE / 24, Avenue de Breteuil / PARIS (VIIe). Suscription : « Monsieur J. Doucet / 46 avenue du Bois / PARIS / XVIe ». Cachets : Paris‑ Gare du Nord 8 h 29‑ XII‑1924 — Paris XVI Place Chopin 7 h 15 30‑ XII‑ 24.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BLJD 7210-68

Size21,00 x 27,00 cm
Number of pages5
Copyright© Aube Breton, Gallimard 2016
Keywords,
CategoriesCorrespondence, Letters from André Breton
Set[Correspondance] Lettres à Jacques Doucet
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001087
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False

Description

Lettre d'André Breton à Simone Kahn, datée du 12 février 1925.

On trouve dans les archives de Breton des manuscrits de rêve de Max Morise : https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100554420.

[Site André Breton, 2021]

 

Transcription

12 février 1925

Max Morise m’envoie des rêves et toi, ma chérie, tu ne me dis plus rien de rêvé ni de réel. Tu m’as complètement perdu dans la neige. De toi je n’ai reçu depuis trois jours que ce mandat télégraphique, ce matin. C’est d’autant plus mal que tu ne dois pas être plus riche que moi, ma petite Simone, je te remercie. Quand veux-­tu que je te renvoie cette somme ? Le 15 ? ou sur l’argent de Guillaume ou de Commerce que je finirai bien un jour par toucher ?

Tu t’ennuies ou tu t’amuses trop, et chacune de ces choses est bien attristante. Ou bien tu n’es peut-­être pas contente de mes dernières lettres. Il faut me dire.

On a depuis hier soir deux exemplaires du n° 2 de La R.S. sur lesquels il y a beaucoup à dire. Ce n’est pas que j’y sois particulièrement brillant, il s’en faut, et l’attitude révolutionnaire d’Aragon ne laisse pas de me paraître non plus assez artificielle, tout de même il y a en dehors de nous un terrible poids mort. Artaud mis à part, qui n’avait d’ailleurs pas toute liberté de s’y exprimer à sa guise et aussi longuement qu’il était nécessaire, on y trouve à peu près rien qui vaille, sauf Leiris. L’épouvantail est affreux. Les détails de présentation laissent beaucoup à désirer. Deux ou trois articles comme celui de Gérard, de Naville (Le Bureau de recherches) sont un véritable défi au bon sens, à l’intelligence, au goût et à tout ce que nous pouvons mettre d’espoir dans une entreprise commune. Naville doit d’ailleurs être un idiot de la plus belle eau et un personnage fort peu intéressant, à tous égards. Je lui avais signalé avec insistance ce qu’il pouvait y avoir d’absolument ridicule dans sa façon d’écrire et dans quel sens il lui fallait corriger ce texte. Il n’en a rien fait. Quand on lui dit qu’il n’a aucune idée de ce que peut être une revue, il répond qu’il s’en flatte, etc. Voilà un type dont j’ai complètement assez. Tout à l’heure encore je demandais qu’on lui retirât la direction de La R.S., ainsi, mais pour d’autres raisons, qu’à Péret. Aragon pense que certaines dispositions matérielles doivent en décider autrement.

As-­tu reçu la « Déclaration » imprimée ? Qu’en penses-­tu ?

Aragon a été chargé par Doucet de former une collection de 12 petits ouvrages de luxe, tirés à 50 exemplaires et dont le premier verrait le jour prochainement. Nous venons, Aragon et moi, de chercher un titre pour cette collection et nous sommes arrêtés à celui-­ci : « Pour vos beaux yeux ». Elle comprendrait des ouvrages de Péret, Desnos, Masson, Baron, Artaud, Leiris, Morise, Naville, Éluard, Aragon et moi. Ce serait moi qui l’inaugurerais par un livre d’une cinquantaine de pages sur l’amour, que je vois comme un essai mi-­didactique mi-­lyrique parsemé d’apparitions.

Écris-­moi mon chéri, je ne comprends rien quand tu ne m’écris pas. As-­tu écrit à ton cousin ?

J’embrasse très fort vos petites mains glacées.

André Breton

 

Bibliography

André Breton, Lettres à Simone Kahn, ed. Jean-Michel Goutier, coll. « Blanche », Gallimard, Paris, 2016, p. 241-243.

Librairie Gallimard

Creation date12/02/1925
Postmarked date12/02/1925
Destination address
LanguagesFrench
Place of origin
Copyright© Successions André Breton et Simone Kahn, éditions Gallimard
Reference0123465
Keywords, ,
CategoriesCorrespondence, Letters from André Breton
Set[Correspondance] Lettres à Simone Kahn
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001878
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False

Comment se conduire avec les mutilés et les blessés de guerre

Manuscript

Author

Author Benjamin Péret

Description

Manuscrit autographe signé de Benjamin Péret datant des années 1920 et classé par Breton dans une chemise cartonnée avec des empreintes de mains.

« Comment se conduire avec les mutilés et les blessés de guerre » : c'est à Benjamin Péret que l'on doit cet utile manuel de civilité à l'usage des jeunes surréalistes, destiné à La Révolution surréaliste.

[site André Breton, 2021]

Manuscrit autographe signé, non daté
- 1 page in-4°, manuscrit autographe à l'encre d'une grande violence, titré : « Comment se conduire avec les mutilés et les blessés de guerre » monogrammé par Benjamin Péret avec quelques ratures et corrections au verso d'un papier à en-tête « Chez Dupont tout est bon ! »
- Sont jointes au texte 2 empreintes de la main de Benjamin Péret au verso du papier à en-tête de La Révolution surréaliste (2 pages in-4°).

[catalogue de la vente, 2003]

Le texte « Comment se conduire avec les mutilés et les blessés de guerre » est publié dans Cahiers Benjamin Péret, n° 3, septembre 2014.

[Damiano De Pieri]

Creation datesd
Bibliographical material

Ms - encre noire au verso d'1 page in-4°

Empreinte à l'encre noire au verso de 2 pages in-4°

LanguagesFrench
Reference1772000
Breton Auction, 2003Lot 2071
Keywords, ,
CategoriesSurrealists Manuscripts
Set[Manuscripts] Benjamin Péret
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600100216690

See also

1 Work
 
False

[Reçu la somme de cent-quatorze francs...]

Facture datée du 3 janvier 1925

Correspondence

Author

Author Argus de la Presse
Letter to Pierre Naville
Other André Breton

Description

Facture de l'Argus de la presse, adressée à Pierre Naville, le 3 janvier 1925.

 

Creation date03/01/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts, encre noire, avec annotations manuscrites à l'encre bleue et tampon à l'encre rouge - une page, signée et affranchie.

Sans enveloppe.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Number of pages1 p.
Reference1392000
Keywords, ,
CategoriesArchives, Archival Documents
Set[Revue] La Révolution surréaliste, 2
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001788
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 4

Facture du 27 janvier 1925

Archives

Author

Authors F. Mazaudier, P. Plongeron
Letter to Pierre Naville
Other André Breton

Description

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 27 janvier 1925.

En décembre 1924, Pierre Naville co-dirige La Révolution surréaliste avec Benjamin Péret. Ces factures concernent le numéro 2 de la revue, la rédaction du numéro trois n'ayant pas encore été amorcée.

À l'aide des factures conservées par André Breton, on peut estimer le prix total des clichés à 240, 5 francs. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date27/01/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts avec annotations à l'encre bleue - une page signée et affranchie.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Number of pages1 p.
Reference1394000
Keywords, ,
CategoriesArchives, Archival Documents
Set[Revue] La Révolution surréaliste, 2
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001784
Place of origin
Place of destination

See also

2 Works
 
False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 5

-
F. Mazaudier, P. Plongeron

-

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 27 janvier 1925.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 2

False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 5

Facture sans date (27 janvier 1925)

Archives

Author

Authors F. Mazaudier, P. Plongeron
Letter to Pierre Naville
Other André Breton

Description

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 27 janvier 1925.

En décembre 1924, Pierre Naville co-dirige La Révolution surréaliste avec Benjamin Péret. Ces factures concernent le numéro 2 de la revue, la rédaction du numéro trois n'ayant pas encore été amorcée.

À l'aide des factures conservées par André Breton, on peut estimer le prix total des clichés à 240, 5 francs. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date27/01/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts avec annotations à l'encre bleue - une page signée et affranchie.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Number of pages1 p.
Reference1394000
Keywords, ,
CategoriesArchives, Archival Documents
Set[Revue] La Révolution surréaliste, 2
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001786
Place of origin
Place of destination

See also

3 Works
 
False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 3

-
F. Mazaudier, Pierre Naville, P. Plongeron

-

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 21 janvier 1925 et adressée à Pierre Naville.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 2

False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 4

-
F. Mazaudier, P. Plongeron

-

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 27 janvier 1925.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 2

False

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, 6

Facture du 2 février 1925

Archives

Author

Authors F. Mazaudier, P. Plongeron
Letter to Pierre Naville
Other André Breton

Description

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste, datée du 2 février 1925.

En décembre 1924, Pierre Naville co-dirige La Révolution surréaliste avec Benjamin Péret. Ces factures concernent le numéro 2 de la revue, la rédaction du numéro trois n'ayant pas encore été amorcée.

À l'aide des factures conservées par André Breton, on peut estimer le prix total des clichés à 240, 5 francs. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date02/02/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts avec annotations à l'encre bleue - une page signée et affranchie.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Number of pages1 p.
Reference1394000
Keywords, ,
CategoriesArchives, Archival Documents, Correspondence, Letters to André Breton
Set[Revue] La Révolution surréaliste, 2
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001785
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False

Facture de l'Imprimerie Alençonnaise, 1

Facture du 20 février 1925

Archives

Author

Letter to Pierre Naville

Description

Facture de l'Imprimerie alençonnaise pour un numéro de La Révolution surréaliste datée d'Alençon, le 20 février 1925.

Pierre Naville, co-directeur de La Révolution surréaliste avec Benjamin Péret, a l'idée d'aller imprimer le premier numéro de la revue à l'Imprimerie alençonnaise pour deux raisons : c'est là qu'on imprime La Nature, périodique scientifique dont les rédacteurs reprennent parodiquement la maquette, et c'est aussi un des hauts-lieux de l'édition catholique. Selon ses mots de son rédacteur en chef : « L’imprimeur fut choisi aussi loin que possible des ateliers où l’on façonne des éditions d’art. Ce fut celui qui confectionnait L'Œuf dur, à Alençon, l’une des capitales du catholicisme gallican, où s’imposait le monopole des publications de l’évêché, dépaysement tout à fait rassurant. »

Naville, dans Le Temps du Surréel, détaille les journées de composition à l'imprimerie (3, 5, 6 et 7 décembre 1924). Le numéro étant presque conçu à la fin novembre, le 7 décembre le voici fini, comme l'écrit Naville à sa femme : « Nous sommes partis de Paris le matin à 9 heures, arrivés à 2 heures, nous avons travaillé à l’imprimerie toute l’après-midi, un travail ingrat. Après le dîner, nous avons écrit quelques notes qui manquaient. Le lendemain matin à 8 heures nous étions à l’imprimerie pour remettre la maquette terminée et commencer la surveillance de la mise en pages, ce qui a duré jusqu’à 8 heures du soir. »

Aragon, quant à lui, décrit l'aventure en ces termes : « Nous voici donc à Alençon, à travailler tout le jour à cette mise en page qui n’est pas une mince affaire. Je suis bien resté de neuf heures à midi et de deux à sept heures et demie (les ouvriers faisant des heures supplémentaires) à l’imprimerie, avec le bruit perpétuel des machines, et cette odeur d’encre et de papier frais. Mais j’espère que ce ne sera pas pour rien. La Révolution surréaliste s’annonce bien, s’annonce vraiment très bien. On n’aura jamais vu une revue pareille. » (Lettre à Jacques Doucet, le 5 décembre 1924).

La collaboration avec l'Imprimerie alençonnaise, sans doute trop chère (2 373,70 francs, sans compter les clichés), cessera à partir du quatrième numéro de juillet 1925. La revue sera alors imprimée à Paris, en changeant d'éditeur, et aura pour adresse celle de son nouveau directeur, André Breton, à « l'imprimerie spéciale surréaliste », c'est-à-dire au 42 rue Fontaine : voilà qui permettra les corrections de dernière minute, comme ces lignes supprimées de Désespérés, un des (trop ?) nombreux suicides recensés dans le journal, et Charlot, sur qui les surréalistes écriront dans le n° 9-10 (1er octobre 1927, p. 1-6). C'est en tout cas l'occasion, comme il convient, d'éditer des lettres à en-tête de La Révolution surréaliste. On fait aussi imprimer 500 exemplaires semi-luxe pour de riches amateurs comme Jacques Doucet ou Paul Valéry, lequel passera au Bureau de Recherches acheter le premier numéro.

Cette facture était sans doute destinée au second numéro, comme indiquée ; deux hypothèses pour les retouches concernant Charlot et les désespérés : soit les articles furent supprimées bien qu'étant prévus pour le numéro 2, soit c'est un impayé résultant de la fabrication du premier numéro. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date20/02/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts, encre noire et violette, sur papier rose - une page.

Enveloppe non conservée.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Size13,50 x 21,00 cm
Number of pages1 p.
Reference1392000
Keywords,
CategoriesArchives, Archival Documents
Set[Journal] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600101001623
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False

Description

Ensemble de manuscrits autographes datés du 27 février au 12 mars 1925 et donnant pouvoir à Antonin Artaud pour la direction du Bureau de recherches surréalistes.

Le Bureau de recherches surréalistes, créé en 1924 dans la perspective d'une organisation plus solide du mouvement (laquelle va de pair avec la publication du premier Manifeste), est confié pendant l'hiver à Antonin Artaud, qui se voit confier des « pouvoirs » par l'ensemble des membres de l'équipe : Péret, Breton, Boiffard, Francis Gérard, Baron, Naville, Aragon, Leiris... Le dossier qui réunit ces pièces officielles comprend également des documents à valeur de manifeste, où l'on perçoit précisément la «patte» d'Artaud ; ainsi dans cette formule rappelant que les surréalisme, conçu comme une «insurrection», vise avant tout à « toucher les chairs »... [site Atelier André Breton, 2005]

9 textes autographes signés à Antonin Artaud, 1925.
- [7 pages in-4° ; 1 page in-8° ; 3 pages in-12] Ensemble de 9 textes autographes signés de Péret, Masson, Boiffard, Gérard, Baron, Aragon, Leiris, Crevel et Naville adressés à Artaud dans lesquels ils lui donnent la libre disposition de leurs signatures pour toutes les manifestations de la Révolution Surréaliste, dans le cadre du Bureau de Recherches Surréalistes dont Antonin Artaud vient de prendre la direction.
- Texte autographe à l'encre de B. Péret, daté du 9 mars 1925 et signé
« Je donne entière liberté à Antonin Artaud pour signer en mon nom tout texte collectif décidé par lui » (1 page in-12)
- Texte autographe d'André Masson à l'encre, daté de Paris 27 février 1925 et signé (1 page in-8°)
- Texte autographe de Jacques A. Boiffard à l'encre daté du 12 mars 1925 et signé (1 page in-12)
- Texte autographe de Francis Gérard à l'encre daté 10 mars 1925 et signé sur papier à en-tête de « La Révolution Surréaliste, Bureau de Recherche Surréaliste » (1 page in-4°)
- Texte autographe de Jacques Baron à l'encre, signé (1 page in-12)
- Texte autographe de Louis Aragon à l'encre signé sur papier à en-tête « Bureau de Recherches Surréalistes » (1 page in-4°)
- Texte autographe de Michel Leiris à l'encre, daté du 10 mars 1925, signé sur papier à en-tête « Bureau de Recherches Surréalistes » (1 page in-4°)
- Texte autographe de René Crevel à l'encre, signé sur papier à en-tête « Bureau de Recherches Surréalistes » (2 pages in-4°)
- Texte autographe de Pierre Naville à l'encre, daté du 10 mars (1925), et signé, au verso d'un texte ronéotypé (2 pages in-4°) :
« L'adhésion à un mouvement révolutionnaire, quelque qu'il soit, suppose une fois dans les possibilités qu'il peut avoir de devenir une réalité. » Le cachet du « Bureau de Recherches Surréalistes » est apposé en bas à droite.
(Texte reproduit intégralement dans le tome I des Archives du Surréalisme, Bureau de Recherches Surréalistes, Cahier de la permanence, octobre 1924 - avril 1925, présenté et annoté par Paule Thévenin, Gallimard, Actual 1988, pages 123 et 124)

 

Bibliography

- Paule Thévenin (présenté et annoté par), Archives du surréalisme publiées sous l'égide d'Actual, tome 1, Bureau de recherches surréalistes, Cahier de la permanence, octobre 1924 – avril 1925, Paris, Gallimard, 1988, Antonin Artaud et al., « L'adhésion à un mouvement révolutionnaire... », pages 123 et 124.

 

Creation date1925
Bibliographical material

Ms, Ts - crayon et encre noire -

LanguagesFrench
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 164

Number of pages11 p.
Reference1389000
Breton Auction, 2003Lot 2100
Keywords,
CategoriesArchives
Permanent linkhttps://cms.andrebreton.fr/en/work/56600100587020

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