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Poèmes révolutionnaires

Manuscrit

Auteur

Auteur Jacques Baron

Descriptif

Poème autographe de Jacques Baron non daté (circa 1922-1924).

« Faites de la littérature en pensant qu'un jour ou l'autre vous serez obligé de la déchirer, comme ça le jour où vous serez mis au pied du mur, vous pourrez flanquer une gifle au monsieur qui vous critiquera. » Du plus pur esprit Dada, ces lignes de Jacques Baron résument bien l'ensemble de ces textes - certains destinés à Littérature. On y voit un jeune homme encore naïf, se projetant en « rasta » et tout fier d'être le « plus jeune poète de France » - n'en déplaise à Radiguet. L'ensemble date pour l'essentiel de 1922, date de sa rencontre avec Breton et Aragon. L'Allure poétique, dont il est fait mention dans certains des documents, paraîtra en 1924 et reprendra certains des textes ici présentés. [site Atelier André Breton, 2005]

Manuscrit autographe [circa 1923 - 1924].

- « Poème révolutionnaire », 3 pages in-4°. [catalogue de la vente, 2003]

L'Allure poétique est mentionné dans « L'Inconnu » et « Pour rigoler un peu ». [site André Breton, 2025]

 

Transcription

« Poèmes révolutionnaires »

I

Etre les uns les autres
assis en rond
L'heure solitaire qui réveille
tous les sens inconnus des fermes révoltés

Etre les uns les autres
debout dans la poussière
Etre toujours debout sur la plus ferme terre
Du sang sur les ruines et l'imagination
le beau cheval blanc qui s'est mis à genoux

C'est le grand abandon au plus grand devenir
aux rêves des plus purs
des plus grands parmi nous

Nous habitons depuis si longtemps sur la terre
que le mal qu'on vous a fait est irréparable
et le bien que nous ferons sera irréparable

Gloire aux vaincus anciens
aux morues desséchés
aux moëlles enivrantes des morts en liberté
Quand le ciel est blanchi des aubes détestabes
ou l'on saisit au vol de robes déchirées

Et lambeaux de baptiste et larmes et sang versé

Tu t'assieds sur la pierre et songe un grand amour
de la réelle forme de ta vie irréelle
plus pure que l'eau froide

Un couteau s'elevant de terre
est devenu la vérité
Une main nue brisant la terre
Les forgerons n'ont pas pleurés

Des hommes ouvriront bien la porte
Derrière est morte l'enchantée
Liberté qui sourit et porte
la soupe à tous les condamnés

Porte ton verre O monde mort
à tes lèvres blanches et fermées
Demain que le diable t'emporte

Des yeux étincelants, la lumière n'a plus
de couleur

II

Quand l'aube a démonté la très sinistre mer
Très frai et très marins nous [?] les vagues
Ah l'aube effroi des yeux [?] nous délieras-tu
de nos êtres d'étoiles que la mort fait paraître

De nos très grands yeux [?] voir toutes les images
Les vivantes pensées des hommes travaillant
pour un peu de vinaigre et beauoup de blasphèmes

Tout ce que nous ne pardonnerons pas

 

Bibliographie

Patrice Allain (dir.), Jacques Baron, L'Enfant perdu du surréalisme, n° 5 de La Nouvelle Revue nantaise, Les Amis de la bibliothèque de Nantes, Ville de Nantes, Éditions Dilecta, Paris, 2009, p. 123-129

 

Date de créationsd [circa 1923 - 1924]
Notes bibliographiques

3 pages in-4° - Ms - encre bleue et crayon à papier sur papier blanc quadrillé

Languesfrançais
Bibliothèque

Bibliothèque municipale de Nantes : Ms 3488

Nombre de pages3 p.
Référence232000
Vente Breton 2003Lot 2056
Mots-clés
CatégoriesManuscrits, Manuscrits des membres du groupe
Série[Manuscrits] dossier de manuscrits et dessins divers, [Manuscrits] Jacques Baron
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101002702

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

L'Allure poétique

-
Jacques Baron

Recueil poétique publié en 1924 avec un portrait de l'auteur en frontispice par Man Ray.

Cinq images, une notice descriptive, une bibliothèque, une œuvre associée.