Descriptif

Fragments de journaux évoquant André Breton, collectés par l'Argus de la Presse (9 août 1924-16 décembre 1924).

Cet assemblage d’articles datant de 1924 comporte des textes plus longs que les précédents découpages de l’Argus de la Presse. Le surréalisme y est évoqué, et le nom de Breton apparaît souligné.

Quatre articles sont extraits du Journal Littéraire, où Breton participe ; il y a d’ailleurs signé un portrait élogieux de Desnos dans le numéro du 9 août 1924 (non conservé dans ce dossier) où il écrivait : « Symbolisme, cubisme, dadaïsme sont depuis longtemps révolus, le Surréalisme est à l’ordre du jour et Desnos est son prophète. Il existe un homme qui rêve tout haut sans dormir et qui s’inscrit en faux contre la vie admise, de toute cette hauteur. » Il y a publié en outre un long extrait du Manifeste en réponse à Ivan Goll, sous le titre : « La querelle du surréalisme » (nº 20, 6 septembre 1924).

Dans ce dossier, on trouve d’abord la section « Revue des revues » du Journal littéraire, parue le 9 août 1924, signée Léon Pierre-Quint, qui dresse à l’occasion du dixième anniversaire de la déclaration de guerre un bilan sur la situation européenne. De l’avis de Charles Gide, le désarmement de l’Allemagne seule ne suffit pas et il faudrait l’étendre à tous les autres pays. Les auteurs du Journal Littéraire qui n’ont « pas plus de trente ans » sont alors convoqués pour souscrire à cette affirmation : le nom de Breton apparaît entre ceux de Gil Robin, Benoist-Mechin, Roger Vitrac, Jean Prévost et Louis Aragon.

Puis, dans le nº 17 du 16 août 1924, sont publiées les « Deux questions » d’un lecteur, Jean Godefroy-Demombynes. La première concerne le danger de l’influence culturelle allemande, où ressort notamment l’attrait pour Freud : l’auteur mentionne l’obsession de Frédéric Lefebvre, des Nouvelles Littéraires, à demander à tous ses interlocuteurs ce qu’ils pensent du psychanalyste viennois. À côté de cette allusion, Breton note la date de l’article en question. La deuxième question porte sur la « contamination » du Journal Littéraire par le surréalisme, et les noms de B[r]eton, Jacob et Aragon sont cités. L’auteur de la lettre voudrait les « comprendre » et savoir « en quelle langue c’est écrit » ; il s’interroge sur ses facultés de compréhension, non sans adresser une pique aux surréalistes. En réponse, le rédacteur du journal défend leur « effervescence juvénile », un « gage de sincérité ». Dans le même numéro, dans « Une réhabilitation du surréalisme », Ivan Goll prend la plume pour établir la filiation du mouvement face à ceux qui n’y voient qu’une plaisanterie, et cherche à compléter son autre article « Bilan d’une génération ». Il remonte à l’époque de l’Esprit nouveau autour d’Apollinaire et rappelle l’apparition du terme surréalisme. Puis, le dadaïsme vient éclipser le Surréalisme avec des manifestations critiquées, « une contrefaçon artistique faite de bruit ». Ivan Goll rappelle enfin les noms de la jeune génération liés au surréalisme, héritiers d’Apollinaire : Soupault, Breton, Aragon, Bernier, Drieu la Rochelle, Pierre-Albert Birot, Dermée et Delteil.

L'article d'Aragon, « Un ciel étoilé », peu lisible du fait de la qualité d'image, et divisé en deux images, est publié dans Paris-Journal. Le 4 janvier, 1924, il écrira une recension de Clair de Terre dans le même journal.

Liberté évoque la parution des Pas perdus de Breton, important pour comprendre Jarry, Lautréamont, Dada et le surréalisme.

Le recueil Clair de terre est mentionné à deux reprises: dans le Mercure de France, André Fontainas publie une lettre que Breton lui a adressé sur sa « misérable note sur mon livre Clair de Lune, comme vous l’appelez » : « Il y a beau temps que votre nom, le plus triste du symbolisme, s’est effacé de toutes les mémoires. ». En décembre 1924, Comoedia en publie une recension élogieuse. Enfin, dans une note quelque peu ambiguë, Breton est cité (en fort mauvaise part) dans la colonne « Jugements » du Journal littéraire d’octobre 1924, prenant la défense d’André Malraux qui a été condamné pour avoir dérobé des œuvres dans un temple à Angkor.

Dans L'intransigeant, Breton est aussi cité par le petit-fils de Gobineau, pour avoir signalé un inédit. [Site André Breton, 2023]

 

Bibliographie

Image 1

L.P.Q., La Revue des revues, in Le Journal Littéraire, nº 16, 9 août 1924, p. 12.

Image 2

P.L., « Deux questions », in Le Journal Littéraire, nº 17, 16 août 1924.

Image 3

Ivan Goll, « Une réhabilitation du surréalisme », Le Journal Littéraire, nº 17, 16 août 1924, p. 8.

Mercure de France, 1 septembre 1924.

Paris-Soir, 21 août 1924.

Fernand Divoire, « Jugements », Le Journal littéraire, octobre 1924.

Image 4

Louis Aragon, « Le ciel étoilé », Paris-Journal, 4 janvier 1924[?].

Liberté

Comœdia, « Les livres du Jour », sur Clair de terre

 

Louis Aragon, « Le Ciel étoilé », Paris-Journal, 28 décembre 1923 et 4 janvier 1924, in Chroniques I. 1918-1932, édition établie par Bernard Leuilliot, Stock, 1998, p. 173.

Image 5 

Suite du « Ciel étoilé ».

Date de création	09/08/1924
Notes bibliographiques	Ts, cinq pages, neuf fragments avec annotations au crayon bleu et le titre des journaux inscrit par Breton, le dernier extrait à part. Marques de tampon rouge avec le nom des journaux, leur date et adresse.
Langues	français
Bibliothèque	Kunsthaus Zürich Bibliothek : DADA VII:4
Modalité d'entrée dans les collections publiques	Achat en 2003.
Nombre de pages	5 p.
Référence	9025000_56_57_58_59_91
Vente Breton 2003	Lot 340
Mots-clés	littérature -- périodiques, surréalisme (littérature) -- périodiques, surréalisme -- périodiques
Catégories	Archives diverses, Coupures de presse
Série	[Archives] Argus de la presse d'André Breton et Louis Aragon [1914-1924]
Lien permanent	https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101002463