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L'Ombre de l'inventeur

Manuscrit

Auteur

Auteur Louis Aragon
Personnes citées Galilée, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Isaac Newton

Descriptif

Manuscrit de Louis Aragon écrit sans doute entre octobre et décembre 1924 et destiné à La Révolution surréaliste.

Première des chroniques de la revue. Aragon livre une réflexion virtuose à partir des machines dérisoires entrevues au concours Lépine (où chacun peut proposer une invention inédite, depuis 1901). Si ces inventions bien réelles sont décevantes, il s’agit de renouer l’imagination et la réalité : Galilée, Newton, n’ont-ils pas été des rêveurs ? De là l’importance de la poésie surréaliste, elle qui enfante des objets dignes de changer l’existence : « inventions pures, sans application possible, où même aucune illusion n’est cherchée » ; en elles « réside, dans son état immédiat, l’humour surréaliste, sans mise en scène ». Cet humour n’est pas gage de futilité : en unissant réalité et rêve, l’œuvre surréaliste, détournée de son usage premier, donne au monde un « acte philosophique de première grandeur ». Voici le poète, comme le « suprême savant » cher à Rimbaud (lettre du 15 mai 1871), inventeur de poèmes véritables, comme ces boules de neige de la main de Picasso et de Man Ray vendues par le Bureau de recherches aux premiers temps du mouvement. La poésie surréaliste sera l'invention du XXe siècle, comme la locomotive fut celle du XIXe. [Site  André Breton, 2022]

Bibliographie

Louis Aragon, « L'Ombre de l'inventeur », La Révolution surréaliste, n°1, décembre 1924, p. 22-24.

Adrien Cavallaro, « "L’Ombre de l'inventeur" La mythologie rimbaldienne d’Anicet ou le panorama, roman », Revue d'Histoire littéraire de la France, 114e Année, n°2 (avril-juin 2014), pp. 403-432