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[Je suppose que, depuis votre lettre...]

Lettre datée du 16 février 1955

Correspondance

Auteur

Auteur André Breton
Personnes citées Geo Dupin, Léo Ferré, Marie-Laure de Noailles, Joyce Mansour
Destinataire Pierre Molinier

Descriptif

Lettre d'André Breton à Pierre Molinier, datée de Paris, le 16 février 1955.

 

Transcription

Paris le 16 février 1956

Très cher Pierre Molinier,

je suppose que, depuis votre lettre, vous est passé sous les yeux l’entrefilet de Combat consacré à votre exposition (c’était lundi dernier). Géo Dupin me signale, par ailleurs, un article de Barotte dans l’Information que je n’ai pas encore lu. L’affluence au vernissage, ces quelques échos de presse dont je sais que sans ces signatures ils sont ceux qui portent le plus loin, la succession ininterrompue de visiteurs à l’Étoile scellée : on peut dès maintenant dire que cette manifestation est un succès qui ne saurait être sans lendemain (je veux dire qu’une seconde exposition à Paris ne pourrai faire moins que vous consacrer définitivement). Je n’ai pas besoin de vous dire à quel point j’en suis heureux.

Bien trop court aussi pour moi a été le temps passé avec vous : je compte bien le rattraper dans quelques jours et revoir aussi M. Tabuteau plus à loisir. J’aurai grand plaisir à vous faire « les honneurs » de mon atelier, dont, hélas, l’encombrement est la plus frappante caractéristique.

Hier, au café où elle était venue nous rejoindre, je demandais à Joyce Mansour en quel costume elle se fût présentée la veille au bal de Marie-Laure de Noailles. Avant qu’elle n’eût répondu, quelqu’un suggéra (ce qui n’était pas d’un goût très sûr) que c’eût fort bien pu être en succube. Elle eut la bonne grâce de l’envisager un instant volontiers mais se préféra finalement en Lilith. Cette femme est toujours aussi extraordinaire, aussi fascinante et ce que vous dites d’elle, dans ce portrait-définition, exprime aussi parfaitement le sentiment que j’ai d’elle.

Il me semble que vous n’avez pas retenu le nom de Léo Ferré, de qui l’on jouait les disques à votre vernissage.

Ce serait dommage que vous ne les réentendiez pas car musique, parole, interprétation, tout y est de lui seul et j’estime que dans ce domaine rien n’arrive à sa cheville (« L’Amour », « Monsieur mon Passé », « Merci mon Dieu », « Ma vieille branche », etc.)

Je me réjouis, mon très cher Ami, de vous revoir bientôt. Veuillez, je vous prie, présenter mon souvenir et mes hommages à Mademoiselle Monique qui, je l’espère bien, est tout à fait rétablie.

André Breton

 

Date de création16/02/1955
Adresse de destination
Notes bibliographiques

Ms, encre noire - deux pages signées.

Enveloppe non conservée.

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms 40922

Nombre de pages2 p.
Crédit© Succession André Breton
Mots-clés,
CatégoriesCorrespondance, Lettres d'André Breton
Série[Correspondance] Correspondance avec Pierre Molinier
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001837
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée