La Collection
Accueil > Œuvres > Racine sculptée et gravéeDescriptif
Racine interprétée par un artiste non identifié, anonyme, et conservée dans l'atelier d'André Breton.
Le bois est bicolore. Racine interprétée et sculptée en sorte de figurer un visage baissé, dont on voit pointer le nez vers le bas, le haut du crâne se présentant face au visiteur. À l'extrémité supérieure, la racine, arrondie, est gravée en sorte que des cheveux ondulent sur une tête cachée. L'une des branches de la racine figure un bras gauche, cachant le sexe en passant sur la jambe droite, tandis que le bras droit, invisible, semble masqué par l'étoffe dont il couvre le haut du corps. Les deux jambes amorcent un mouvement : le genou gauche replié vers la jambe droite, le pied gauche en retrait par rapport au pied droit autour duquel, sous un certain angle, les cheveux s'enroulent.
Mi-sculpture, mi-trouvaille, ce personnage que la racine suggère s'enroule sur lui-même pour mieux cacher son visage, mêlant ses cheveux, ses bras, avec ses jambes qu'elle entrouvre pourtant, se couvrant pour mieux être découverte. Par un mélange de pudeur et de charme, la sculpture accuse les traits de timide retrait et de candide offrande que la trouvaille a découverte. La racine de bois, telle Mélusine après le premier cri, ondule sous le regard et se pare d'un certain érotisme, « privée de son assiette humaine, prisonnière de ses racines mouvantes tant qu'on veut, mais aussi par elles en communication providentielle avec les forces élémentaires de la nature ». Mais cette pudeur dont elle fait preuve est aussi celle d'une femme-enfant, telle Mélusine à l'instant du second cri, la métamorphose étant en cours. Breton pouvait-il rester de bois face à cette trouvaille ?
« Mélusine à l'instant du second cri : elle a jailli de ses hanches sans globe, son ventre est toute la moisson d'août, son torse s’élance en feu d’artifice de sa taille cambrée, moulée sur deux ailes d’hirondelle, ses seins sont des hermines prises dans leur propre cri, aveuglantes à force de s’éclairer du charbon ardent de leur bouche hurlante.
« Et ses bras sont l’âme des ruisseaux qui chantent et parfument. Et sous l’écroulement de ses cheveux dédorés se composent à jamais tous les traits distinctifs de la femme-enfant, de cette variété si particulière qui a toujours subjugué les poètes parce que le temps sur elle n’a pas de prise.
« La femme-enfant. C’est son avènement à tout l’empire sensible que systématiquement l’art doit préparer. » (André Breton, Arcane 17, in Œuvres complètes III, Paris, Gallimard, bibliothèque de la Pléiade, p. 67) [CK, site André Breton, 2014]
Exposition
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton initiateur et éclaireur, 20 septembre - 29 décembre 2014.
Note
Cet objet a été volé en 2016. Toute personne l'ayant vu est prié d'écrire à l'association, page contact de ce site, qui transmettra.
Bibliographie
- Dictionnaire abrégé du surréalisme, Paris, Galerie Beaux-Arts, 1938, rep. p. ? (photo Raoul Ubac)
- Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre André Breton initiateur découvreur, Paris, Éditions de l'Amateur, 2014, p. 106, rep. p. 107
Manipuler l'objet en tous sens
Trouver l'objet dans la collection d'André Breton
Langues | français |
Notes | Bois |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Crédit | photo Benjamin Krebs, © AAAB/MCHM |
Mots-clés | sculpture |
Catégories | Bois et racines, Objets naturels et trouvailles |
Série | 1938, Exposition internationale du Surréalisme, [Multimédia] Objets à manipuler |
Expositions | 1938, Exposition internationale du surréalisme , André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100984470 |