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Mine de plomb et pastel sur papier du peintre mexicain Rufino Tamayo datée de 1945.
Mine de plomb et pastel sur papier signé et daté en bas à gauche : Tamayo O. 1945.
« En novembre 1950, Breton préface, en compagnie de Jean Cassou, une exposition du peintre mexicain Rufino Tamayo à la galerie des Beaux-Arts... Dans le contexte politique de l'époque - la préface de Breton commence par rappeler l'existence de deux « idéologies de proie » dressées l'une contre l'autre -, sa peinture au ton « mesuré » doit être tenue pour exemplaire, dans la mesure où elle évoque la vie quotidienne en lui conférant une dimension lyrique inhabituelle, où Breton devine les résonances du Mexique tel qu'il aime. » Gérard Durozoi (Histoire du mouvement surréaliste, Paris, Hazan, 1997, pp.534-535)
« On vit, chez Tamayo, dans un monde tremblant où l'homme est resté en rapports directs avec les forces de la nature, où la morphologie plus que nulle part est conditionnée par la mésologie (science des Milieux...). Au Mexique, poétiquement parlant, une friandise comme cette flèche rose a toujours un arrière-goût de volcan ; un enfant nu que, de bonheur, sa mère lève vers elle aura, dans une autre toile de Tamayo, les proportions de son cœur (et par là se sublime le sens de l'ancien sacrifice ; un oiseau menace une tête, comme pour tirer vengeance des chefs zapotèques qui se sont à jamais couronnés de ses plumes (et les vautours sommeillent, perchés sur le toit des boucheries). Monde moins policé que le nôtre, et d'autant mieux pris dans l'engrenage lyrique, où tout trouve sa réponse de haut en bas de la création et où, comme Tamayo le montre aussi, les nerfs de l'homme, tendus à se rompre, prêtent toute résonance aux cordes des constellations.
« Venise, avant Paris, s'est laissée séduire et, dit-on, ne s'est pas lassée de caresser des yeux ces voiles venus de loin et crépitants de vie, que Tamayo a d'abord déployés pour elle à la Biennale. Ici je ne doute pas non plus qu'ils fassent merveille. Il y a, dans un certain passage à la Loïe Fuller, des couleurs sur un fond de sonorité étrangement grave qui évoque les harmonies des codex précolombiens, le secret d'une attraction toute-puissante. Rien, à ce point, ne donne la première fois la sensation de jamais vu. Rien ne s'ordonne, émotionnellement, mieux ensuite en vue de fêter l'instant, dans toute sa palpitation, saisi au défaut de "la douce Nuit qui marche". Les touches de Tamayo me font penser à celles de ces papillons du genre sphinx dont certaines espèces arborent ses couleurs (sphinx du troène, smerinthe du peuplier), qui sont doués d'une puissance de vol incomparable et n'évoluent qu'au centre du crépuscule autour des fleurs. » (Texte d'André Breton préfaçant l'exposition Rufino Tamayo à la Galerie des Beaux-Arts, en 1950, repris dans l'ouvrage Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, p. 234)
Date de création | 1945 |
Date d'édition | 1945 |
Langues | français |
Notes | 72,5 x 57,6 cm. (29 5/8 x 22 5/8 in.) - Mine de plomb et pastel sur papier |
Crédit | © ADAGP, Paris, 2013 |
Vente Breton 2003 | Lot 4034 |
Mots-clés | arts graphiques |
Catégories | Tableaux |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100817640 |