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Accueil > Œuvres > Au grand matou, prince odieuxDescriptif
Huile sur bois datée de 1964, offerte par l'artiste à André Breton la même année suite à l'exposition à la galerie Mona Lisa.
Peinture signée en bas à droite : J. C. Silbermann
Cette « enseigne sournoise » fut offerte par l'artiste à André Breton en 1964, après l'exposition à la galerie Mona Lisa, préfacée par ce dernier avec le texte À ce prix.
Silbermann « porte trace au front du "baiser de la reine" et c'est effectivement à lui que Puck prête toute assistance pour gréer et ailer les éléments du spectacle intérieur comme il sait faire en exprimant le suc d'une fleur sur notre paupière. Grâce à eux, tout autour de nous, la nuit d'été. » André Breton (Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, p. 409).
Jean-Claude Silbermann
« Deux idées de Breton m'ont véritablement marqué en art. La première : "Chère imagination, ce que j'aime en toi, c'est que tu ne pardonnes pas" ; la deuxième, que je cite imparfaitement : "L'imagination n'est pas donnée, elle est un objet de conquête". Ce que j'ai toujours extraordinairement admiré chez Breton c'était sa rigueur, parce que sa rigueur c'est précisément sur l'imagination qu'elle porte. » Jean-Claude Silbermann (Silbermann, l'objet du désir, Entretien avec Bernard Marcadé, Paris, Galerie Samy Kinge, 1991, p. 9).
« J.-C.S. : C'est [...] en Bretagne que je me suis lié d'amitié avec un peintre qui est aussi un homme remarquable, Pierre Jaouen. Il n'a fait qu'une exposition dans sa vie et a refusé toutes les autres [...]. Il a été pour moi un professeur merveilleux, c'est-à-dire qu'il ne m'a obligé à rien [...].
B.M. : C'est à ce moment-là donc que vous avez pris connaissance de la difficulté qu'il y a de lier le fond à la figure ?
J.-C.S. : Exactement. Je faisais un dessin et puis je peignais les éléments constitutifs du tableau avec de belles couleurs. Mais il restait toujours le fond de la toile. Pierre Jaouen me disait que c'était la même chose. Je ne comprenais pas qu'il fallait d'abord s'occuper du fond, faire monter la peinture dessus ou s'occuper des deux choses en même temps.
B.M. : Vous mettiez votre peinture dans une situation de coloriage. Et pourtant, vous semblez avoir fait quelque chose de cette difficulté puisque, jusqu'à aujourd'hui, vous ne l'avez manifestement pas résolue ?
J.-C.S. : Un jour j'ai vu "un porteur de menu" et c'est à partir de ce moment-là que j'ai découpé mes peintures... » (Silbermann, L'objet du désir, Entretien avec Bernard Marcadé, Paris, Galerie Samy Kinge, 1991, p. 20-21)
« [Silbermann] souhaite installer ses éclats de tableau dans l'espace mental du spectateur - comme des flèches dans le gras du torse et du ventre d'un Saint Sébastien - et donc en aucune mesure il ne se réfère à un rectangle pictural idéal dont seraient "abstraites" certaines parties. J'insiste sur ce point : mieux que d'une rébellion contre une contrainte d'ordre plastique - "je refuse de peindre le fond", il y va d'une affirmation esthétique - le fond n'existe pas » José Pierre (Silbermann, l'objet du désir, Entretien avec Bernard Marcadé, Paris, Galerie Samy Kinge, 1991, p. 55).
Exposition
- Paris, Galerie Mona Lisa, Enseignes sournoises (préface d'André Breton), 1964Bibliographie
- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, rep. p.408, p.407-409
- Jean-Claude Silbermann, lettre adressée à la Galerie 1900-2000, 10 août 2002.
Date de création | 1964 |
Date d'édition | 1964 |
Langues | français |
Notes | 119 x 54 cm (46 7/8 x 21 1/4 in.) - Huile sur bois découpé |
Provenance | Don de l'artiste |
Vente Breton 2003 | Lot 4416 |
Mots-clés | assemblage ou collage, peinture |
Catégories | Sculptures et Boîtes |
Exposition | Silbermann, Enseignes sournoises |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100747190 |