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Sommeil de Rrose Sélavy du 22 octobre 1922

Premiers sommeils hypnotiques

Manuscrit

Auteur

Auteurs Robert Desnos, non identifié
Personnes citées Jacques Baron, Paul Éluard, Philippe Soupault, Max Ernst
Annotations de Louis Aragon, André Breton

Descriptif

Manuscrit d'un sommeil dessiné et daté du 22 octobre [1922] émanant de Desnos endormi ou travail de Breton sur le modèle des sommeils.

On s'interroge, à la lecture de ces feuillets datés du 22 octobre [1922], sur leur nature : conversation avec un Desnos endormi parvenu au faîte de ses possibilités créatives ? Ou travail de Breton - dont on reconnaît l'écriture - sur le modèle des productions obtenues lors des « sommeils » ? « Les pensées des hommes aiment les pensums », dicte, comme en réponse, celui qu'on tiendra pourtant pour un rêveur. La densité des paroles ici recensées, le caractère imparfait de certains « vers » (hiatus de « Ce que Baron aime, c'est le baillon sur l'âme ») incline à penser qu'il s'agit d'une séance particulièrement éblouissante d'improvisations endormies. On est frappé, en décryptant le manuscrit, par la dimension assertorique, pour ne pas dire oraculaire, de la plupart des formules - ainsi « le mépris des chansons ouvre les portes des prisons ». La « technique » du calembour et de la contrepèterie s'y donne elle aussi carrière, jouant par exemple sur les analogies phonétiques (« folles » et « yoles » ou faisant résonner les différentes acceptions d'un mot - Gala Éluard étant prétexte à « gala », par exemple. [site Atelier André Breton, 2005]

Premiers sommeils hypnotiques, 22 octobre 1922.
- 4 pages in-4° sur papier à en-tête Littérature manuscrites vraisemblablement en partie par Breton et par Aragon (2 pages à l'encre bleue) et par Breton seul (2 pages au crayon noir), encartées dans un feuillet daté par Breton.
Le début du texte d'Aragon est le brouillon de son texte du 24 octobre 1922 :
« Les yeux caves de M.[ax] E.[rnst] estiment les cavernes. »
Le manuscrit de Breton est illustré par lui de deux petits dessins à l'encre représentant des hommes de profil : « Les pensées des hommes aiment les pensums. »
« Le drapeau qui flamboie au seuil du labyrinthe
» N'est pas le sexe impur de la dernière étreinte,
» Mais les fleuves de chair sortis de ces cratères
» Ont noyé les enfants erreurs de nos chimères. » [catalogue de la vente, 2003]