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Accueil > Œuvres > L'armoire de ProtéeDescriptif
Huile sur toile datée de 1931 faisant partie d'une série de paysages plateaux peints par Yves Tanguy au retour d'un voyage en Afrique.
Peinture signée et datée en bas à droite : Yves Tanguy 31.
« En 1930 et 1931, après un voyage en Afrique, Tanguy peignit une série de paysages plateaux : Palais Promontoire, La Tour de l'ouest, L'armoire de Protée. Six ou sept toiles en tout, qui occupent aujourd'hui une place à part dans son œuvre. Selon André Breton, cette série fait le lien entre les paysages vaporeux du début et les compositions cristallines de ces dernières années. Les blocs tubulaires cannelés et les masses chantournées de ces images diffèrent nettement des éléments antérieurs et ultérieurs. Tanguy avait été impressionné par une curieuse formation rocheuse qu'il avait eu l'occasion de voir au cours de son périple en Afrique (il était en revanche resté indifférent à l'exotisme et aux traditions du lieu). Le nouveau thème suggère des villes fortifiées, médiévales ou tropicales, gardées par d'étranges fanaux et entourées de monuments énigmatiques. Peut-être la lumière africaine avait-elle eu sur lui, comme sur de nombreux peintres avant lui, un effet plus intense que le pays lui-même. Toujours est-il que la couleur de la nouvelle série est lumineuse et relativement uniforme : la dominante délibérément fuligineuse des tableaux précédents a disparu. Le Palais promontoire présente des contours taillés et non plus modelés, et le rendu atmosphérique est subordonné à une structure d'arêtes vives qui investit l'œuvre entière dans L 'Armoire de Protée, le dernier tableau du groupe. » James Thrall Soby (« Inland in the Subconscious : Yves Tanguy », in : Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, Yves Tanguy, Rétrospective 1925-1955, 1982, p. 105).
« La grande lumière subjective qui inonde les toiles de Tanguy est celle qui nous laisse le moins seuls, à l'endroit le moins désert. Nulle créature, ici, qui ne participe métaphoriquement de la vie que nous choisissons de vivre, qui ne réponde à l'attente qui est la nôtre, qui ne procède de quelque ordre (supérieur, inférieur ?) dont nous subissons l'attrait. C'est, venant d'un homme qui ne se rend à rien que de très pur, toute l'échappée sur le mystère pour lui d'être parmi nous. C'est aussi la porte fermée à toute concession et c'est, là où beaucoup ne voudront voir que le site préféré des obscures et superbes métamorphoses, le premier aperçu non légendaire sur une étendue considérable du monde mental qui en est à la Genèse ». André Breton (Le surréalisme et la peinture, suivi de Genèse et perspective artistiques du surréalisme et de Fragments inédits, New York, Brentano's, 1945, p. 73-74).
« Le jour de ma première visite à l'atelier d'André Breton, ce fut le tableau de Tanguy, L'armoire de Protée (1931) qui me fascina le plus longuement. À mes yeux, il répondait parfaitement à la définition d'André Breton selon laquelle un tableau doit "ouvrir une fenêtre sur l'inconnu". Il me semblait que je me trouvais pour la première fois devant un paysage mental. Venu au surréalisme en 1926, Tanguy fut le premier peintre à abandonner complètement l'univers de l'objet, encore sous-entendu dans la peinture de Miró, pour se tourner exclusivement vers l'univers du sujet. Il se refusait d'ailleurs à toute explication concernant ses œuvres. Avec lui, jusqu'à sa mort, le mystère est demeuré intact. » Alain Jouffroy (« La collection André Breton », In : L'œil, n°10, octobre 1955, p. 34).
Expositions
- Paris, Galerie Beaux-Arts, Exposition internationale du surréalisme, 1938, n° 214
- New York, The Museum of Modern Art, Yves Tanguy, 1955, rep.p. 34
- Paris, Musée Pédagogique, Pérennité de l'art gaulois, 1955, n° 478, p. 90
- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, Yves Tanguy, Rétrospective 1925-1955, 1982, rep.s.p., n° 47, p.105
- Baden-Baden, Staatliche Kunsthalle, Yves Tanguy, 1982-1983, rep.p. 171, n° 44
- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
- Houston, Texas, The Menil Collection ; Stuttgart, Staatsgalerie Stuttgart, Yves Tanguy and Surrealism, 2001, rep.s.p., n° 41
Bibliographie
- Paris, Galerie Beaux-Arts, Exposition internationale du surréalisme, Dictionnaire abrégé du surréalisme, 1938, rep.p. 51
- André Breton, Le surréalisme et la peinture, suivi de Genèse et perspective artistiques du surréalisme et de Fragments inédits, New York, Brentano's, 1945, rep.s.p., p. 73-74
- Alain Jouffroy, « La collection André Breton », In : L'Œil, n°10, octobre 1955, rep.s.p., p. 34
- André Breton (par) avec le concours de Gérard Legrand, L'art magique, Paris, Formes et reflets, Club français de l'art, 1957, rep.s.p.
- Pierre Matisse, Yves Tanguy, Un recueil de ses œuvres, New York, Pierre Matisse, 1963, rep.p. 77, n° 119
- William S. Rubin, Dada and surrealist art, Londres, Thames and Hudson, rep. n°176, p. 192
- Patrick Waldberg, Yves Tanguy, Bruxelles, André de Rache éditeur, 1977, rep.p. 161
- Patrick Waldberg, Tanguy, peintures, Paris, L'autre musée, 1984, rep.n° 56
- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 269
Date de création | 1931 |
Date d'édition | 1931 |
Langues | français |
Notes | 61 x 50 cm (24 x 19 5/8 in.) - Huile sur toile |
Provenance | Ancienne collection Marcel Duchamp |
Lieu d'origine | |
Crédit | © ADAGP, Paris, 2005. |
Vente Breton 2003 | Lot 4420 |
Mots-clés | peinture |
Catégories | Tableaux |
Série | 1938, Exposition internationale du Surréalisme, [Exposition] Le Surréalisme en 1947 |
Expositions | 1938, Exposition internationale du surréalisme , 1947, Le Surréalisme en 1947 |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100694290 |