Descriptif
Manuscrit d'André Breton daté du 8 mars 1953 et destiné au Figaro littéraire.
Staline mort, l'heure du bilan sonne : loin des larmes officielles (et sincères) de la presse communiste, c'est au Figaro littéraire que répond Breton, dressant d'emblée un portrait sans complaisance du Petit Père des Peuples en Grand Inquisiteur, et en appelant au Dostoïevski des Possédés pour stigmatiser l'incurie culturelle du dirigeant soviétique. Plus qu'à Staline, c'est au stalinisme français que s'est affronté le poète, qui a déjà commenté, avec un plaisir évident, le célèbre portrait de Staline par Picasso qui a défrayé la chronique quelque temps auparavant. [site Atelier André Breton, 2005]
Manuscrit autographe, 8 mars 1953.
- 1/2 page in-4° titrée à l'encre rouge, manuscrite, datée et signée par André Breton :
« Question. – Quel visage, à votre sens, Staline aura-t-il, non tant dans l'histoire (russe, par exemple) que dans l'histoire humaine tout court ?
– Au mieux il mérite de passer à la postérité sous les traits que son illustre compatriote a prêté au Grand Inquisiteur [...] Qu'ajouter de plus, que chacun ne sache ? Les mains souillées du sang de ses meilleurs compagnons de lutte, le secret d'un moyen infaillible pour leur ravir l'honneur en même temps que la vie, l'attentat inique contre le Verbe qui a consisté à pervertir systématiquement les mots porteurs d'idéal, la duplicité et la terreur érigées en mode de gouvernement [...]. » Ratures et corrections. [catalogue de la vente, 2003]
Bibliographie
- André Breton, [Staline dans l'histoire], Le Figaro littéraire, n°7, 14 mars 1953
- André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « [Staline dans l'histoire] », Perspective cavalière, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, p. 863, notice p. 1398
2 Commentaires
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Le ton de ce commentaire est étrange. On pourrait croire à une certaine complaisance pour les staliniens, français ou autres... La simple et exacte retranscription du texte de Breton n'aurait-elle pas été plus adaptée ? On aurait pu tout au plus y ajouter quelques renvois au volume II des OEuvres complètes, où Marguerite Bonnet a livré nombre de précisions sur la façon dont Breton a affronté les staliniens à une époque où ce n'était pas sans danger. Comme souvent, ce commentaire anonyme est troublant.
Merci Jean-Luc Majouret,
la bibliographie a été mise à jour, le texte anonyme identifié.
ck_
