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Trois hommes et une femme

Tableau

Auteur

Artiste Witold Wojtkiewicz

Descriptif

Huile sur toile du peintre Polonais Witold Wojtkiewicz utilisée comme sujet d'une enquête dans Le surréalisme, même n° 3.

Ce tableau (à l'époque d'auteur inconnu) fut le sujet d'une enquête parue dans le n° 3 de Le surréalisme, même, qui tentait de trouver la réponse aux questions suivantes :
« I. De quelle époque est ce tableau et qui peut en être l'auteur ?
II. En quel temps une telle scène est-elle supposée se dérouler ? - En quel lieu ? Que veut délimiter la sorte de barre d'appui ?
III. Quelle cérémonie est en train de s'accomplir ?
IV. En quelle disposition d'esprit paraît être la dame au sein nu pointé vers la croix ? Que tient-elle entre ses doigts ? Les gestes échangés entre elle et ses partenaires relèvent-ils d'un symbolisme rituel et de quel ordre ?
V. Veuillez proposer un titre anticipant sur ce qui, selon vous, doit suivre. »
Parmi les propositions des participants (Jean Schuster, André Pieyre de Mandiargues, Benjamin Péret, Jean Palou, Meret Oppenheim, Joyce Mansour, Gérard Legrand, Jean-Jacques Lebel, Georges Goldfayn, Elie-Charles Flamand, Charles Estienne, Robert Benayoun, Jean-Louis Bédouin et André Breton), des titres comme Rose d'inceste et de crime, Le mariage mystique de Lucrèce Borgia, La messe écarlate, Le sang des Borgia allait donner l'orientation générale des conclusions de l'enquête, signées par Jean Schuster.
D'après ce dernier, « ce tableau paraît s'intégrer dans un cadre historique de frénésie collective, érotique et blasphématoire » et représente « une étrange fête » qui dégage une atmosphère d' « intrigue, inceste, meurtre. »
Quant à André Breton, voici sa réponse :
« I. Avant 1900. - Atmosphère mi-Wilde mi-Jarry. Les volutes, d'intention décorative, qui s'inscrivent dans les arcades décèlent l'influence de Gauguin. - J'ai d'abord incliné vers Sérusier, artiste encore imparfaitement connu mais chez qui l'on révèle des compositions d'esprit plus ou moins aberrant. - Me rangeant à l'opinion d'Elie-Charles Flamand (technique très particulière : le "dessin" est attendu ici des jeux de la truelle et de la pâte) j'opte finalement pour l'attribution à Emil Nolde.
II. À l'époque moderne, en dépit des costumes (travesti). Suggestion de cloître (mais c'en serait plutôt le simulacre théâtral). - Il s'agit sans doute d'une corde, non d'une barre. Elle pourra être coupée pour donner accès à l'espace antérieur, une fois les préliminaires accomplis.
III. Célébration d'un "mariage" louche. L'officiant, sorte de chanoine Docre, fermé et confit. Les lèvres très appuyées du personnage de gauche. Le regard "de proie" de celui de droite.
IV. Elle est comme en état d'hypnose, on ne peut plus livrée. Son image est d'une grande puissance obsessionnelle. Très belle, en fin de compte. Plus je l'ai regardé, plus elle a tendu à s'identifier à un être ayant disposé sur moi, récemment, d'un grand pouvoir. - Elle tient une boule opaline. - Les gestes échangés, notamment entre elle et le personnage de droite qui paraît manipuler une pierre rose, peuvent obéir à un rituel (luciférien).
V. Introït » (« Deux enquêtes : I. Sur un tableau de Gabriel Max - II. Sur un tableau anonyme », In : Le surréalisme, même, automne 1957, p. 84-85.)

Bibliographie

- « Deux enquêtes : I. Sur un tableau de Gabriel Max - II. Sur un tableau anonyme », In : Le surréalisme, même, automne 1957, rep.p. 81, p. 80-85

Languesfrançais
Notes64 x 80 cm. (25 1/4 x 3 1 1/2 in.) - Huile sur toile, sd
Vente Breton 2003Lot 4237
Mots-clés
CatégoriesTableaux
Série[Revue] Le Surréalisme, même
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100296660