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[Que veux-tu, la tristesse était partagée...]

Lettre datée de Paris, le 2 septembre 1954

Correspondance

Auteur

Auteur André Breton
Personnes citées Aube Breton, épouse Elléouët, Sandra Calder-Davidson, Jean Davidson, Jean Schuster, Louis Breton

Descriptif

Lettre d'André Breton à Aube, le 2 septembre 1954, de Paris .

 

Transcription

Paris, le 2 septembre 1954

Petit chéri,

Que veux-tu, la tristesse était partagée. Oui, je sais bien que le téléphone envenime les moindres égratignures, mais tout de même ! Tu avais si gracieusement formulé ton invitation, elle semblait si bien venir du cœur que l’envie m’était venue tout de suite de m’y rendre. C’est aussi tout de suite après que, songeant à la situation de Tours sur la route de Bretagne, je me suis persuadé que, de là, un saut à Lorient s’imposait. Il s’imposait pour ton grand-père , qui ne pourra comprendre pourquoi il n’a vu aucun de nous cette année — et cette idée est triste parce que je n’aime pas lui causer cette déception à son âge, et aussi, qui sait, que ce pouvait être la dernière occasion de le revoir. Je comprends fort bien que tu te sentes tenue à la plus grande délicatesse envers Sandra mais il est des circonstances où, sans manquer le moins du monde de délicatesse, il est aisé de faire accepter certaines nécessités.

Ce que j’ai quelquefois déploré chez toi, c’est que les êtres dont tu partages un moment la vie disposent de toi au point de te cacher les autres. Comment, après m’avoir tant fait attendre une solution à ce projet de déplacement, peux-tu me mettre en demeure le dimanche (alors que nous avions convenu que tu téléphonerais le vendredi matin) de partir le lundi à la première heure ou d’avoir à renoncer ? Je t’assure, ma petite Aube , que cela n’est pas en rapport avec ta lettre d’invitation et surtout ne tient aucun compte de ce qui me l’avait rendue particulièrement sensible : les très grands tourments que j’avais endurés cette année…

Tant pis. Je t’aime au-delà de tout cela, bien sûr.

J’ai acquitté les droits d’inscription pour l’examen. On me retournera par poste, comme prévu, le bulletin et la quittance.

Reçu une lettre de Jacqueline , accompagnant quelques relevés de « sandpainting » malheureusement assez médiocres, — tout ce qu’on a accepté de lui confier. Elle reste fascinée par les fêtes indiennes. Sais-tu quand elle rentre à Paris  ?

Aux dernières nouvelles, Elisa partait pour la chasse aux phoques dans les îles de la Frise. Ravie de l’accueil qu’elle a reçu à Hambourg.

Je n’ai pas ici un seul exemplaire de Médium 2  mais je vais le demander tout à l’heure à Schuster pour M. Jean Davidson.

Je t’embrasse, chérie, tendrement.

André

 

Bibliographie

André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 92 à 93

Librairie Gallimard

Date de création02/09/1954
Date du cachet de la Poste03/09/1954
Adresse de destination
Notes bibliographiques

2 pages in-4°

Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_92

Modalité d'entrée dans les collections publiquesDon Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003
Nombre de pages2
Crédit© Aube Breton, Gallimard 2009
Référence19004955
Mots-clés
CatégoriesCorrespondance, Lettres d'André Breton
Série[Correspondance] Lettres à Aube
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101000128
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

Médium, 2

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Numéro 2 de la nouvelle série de la revue Médium, publié en février 1954 sous la direction de Jean Schuster. La rédaction y publie un tract intitulé « Face à la meute ».

Cinq images, une notice descriptive, une exposition, une série, une bibliographie, un lien. 

[Revue] Médium, Tracts surréalistes et déclarations collectives