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Panoplie d'hameçons

Polynésie, Mélanésie

Objet divers

Auteur

Artiste Inconnu

Descriptif

Ensemble de hameçons polynésiens et mélanésiens collectés entre le XIXe et le XXe siècles et étiquetés. Certaines des étiquettes d'identification sont de la main de Breton.

Matau, l'hameçon polynésien, exprime les concepts d’éternité, de cycles et de retour inaliénable des choses et des êtres. Il est lié à Maui, demi-dieu et héros civilisateur qui fit ressurgir les îles des abîmes ténébreux de l’océan qui les retenaient en les accrochant à son hameçon magique pour offrir aux hommes une ère nouvelle de prestige et de gloire. Il est façonné la plupart du temps dans la nacre de l’huître perlière à l’aide de scies en corail ou en pierre, de limes en corail ou en radioles d’oursins et de pointes de perçoir en coquillage, elles-mêmes actionnées par des volants de perçoir à pompe. L’artisan donne à la nacre la forme générale, puis il la perce en son centre et agrandit le trou jusqu’à l’obtention de la forme définitive.
Dans sa forme rudimentaire, l’hameçon simple fait d’une seule pièce est dit « direct » lorsque la hampe et la pointe forment un « U » ou un « V » et sont droites ou légèrement incurvées de telle sorte que le poisson s’accroche à la pointe par la seule traction exercée sur la ligne. Il est dit « indirect » lorsque fait d’une hampe courbe ou à angle, d’une pointe et d’un dard recourbés, le dard fait un angle avec la pointe, ce qui a pour effet de faire tourner l’hameçon dans la gueule du poisson, achevant ainsi la pénétration du dard sans modification de la traction exercée sur la ligne. Dans sa forme plus élaborée, l’hameçon est dit « composé » lorsqu’il présente une pointe ou un dard distinct, indépendant et généralement taillé dans un matériau différent. Enfin les hameçons sont dits « spéciaux » lorsqu’ils sont réservés à des pêches rituelles, tels les hameçons à cuillère et les leurres à bonites. Le bois est également utilisé pour la fabrication des hameçons de grande taille, notamment pour la pêche aux requins. Et si, depuis le contact avec les Occidentaux, de nouveaux matériaux comme le métal participent à la fabrication des hameçons polynésiens, il faut noter que les formes anciennes ont été conservées, témoignant par là même de leur grande efficacité.
Cette panoplie, comme les vitrines du musée de Tahiti et des Iles, rappelle que les hameçons, liés à jamais au mythe fondateur de la naissance et de la renaissance des îles, tiennent une place toute particulière chez les Polynésiens, au regard de leur survie et de leur culture et procèdent de la quête absolue de l’immortalité corporelle, car Matau retient la vie et la perpétue (d’après Jacques Navarro-Rovira, pour le catalogue du musée de Tahiti et des Iles). [Musée de Cahors Henri-Martin, 2014]

 

Exposition

- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014

 

 

Bibliographie

- Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre André Breton initiateur découvreur, Paris, Éditions de l'Amateur, 2014, rep. p. 86-87

Date de créationdates diverses, XIX-XXe siècles
Notesos, bois, nacre, ficelle
50 x 62 x 10 cm
Provenancesl, ancienne collection Stephen Chauvet ?
Lieu d'origine
Dimensions50,00 x 62,00 x 10,00 cm
Créditphoto Benjamin Krebs, © AAAB/MCHM
Mots-clés, , ,
CatégoriesMélanésie, Océanie, Polynésie
ExpositionAndré Breton, La Maison de Verre
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100815110