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Accueil > Œuvres > La huitième clé de Basile ValentinDescriptif
Gouache sur tissu, à motif ésotérique tiré d'un ouvrage de Basile Valentin. 17e siècle.
À l'arrière-plan, deux arbalétriers visent une cible surmontée d'une clef qui se trouve au milieu de douze arches, sur un fond d'arbres. Entre eux, on aperçoit trois croix plantées en terre. La cible (criblum = crible, tamis) symbolise la nécessité de filtrer les corps pour en extraire les matières les plus grossières.
Au centre, un orant sort d'un tombeau au bord duquel se trouve une gerbe de blé. C'est la phase d'accrétion et de multiplication. Au premier plan, dans un champ labouré, se trouvent, à gauche un personnage qui sème symboliquement la semence métallique ou résine de l'or, à droite l'ange de l'Annonciation, qui symbolise toujours l'attaque de la première matière par le premier agent (huile de vitriol ou esprit de sel), sonne de la trompe. Entre les deux, une sorte de « transi » mi-corps, mi-squelette gît allongé derrière une croix. Il symbolise la terre (alumine, silice).
Une bordure de fleurs blanches et de feuilles encadre l'ensemble.
Cette gouache ésotérique, peinte sur tissu, est tirée de l'ouvrage : "Les Douze Clefs de philosophie de frère Basile Valentin. Religieux de l'Ordre de Saint Besnoit. Traitant de la vraie Médecine Métallique".
"Les Douze Clefs" sont attribuées à Basile Valentin, un alchimiste du XIVe siècle, et ont été publiées d'abord trois fois, à Eisleben en 1599, puis à Francfort en 1602 et enfin par Michael Maier en 1618 dans une version latine illustrée par Mérian.
Il y eut une deuxième édition en 1641 dans la Bibliothèque des philosophes chimiques, puis d'autres en 1678 et en 1702.
Cet ouvrage hermétique, peut-être apocryphe, a été commenté de nombreuses fois par les alchimistes du XXe, Fulcanelli entre autres.
La recherche de la pierre philosophale par les alchimistes intéressa beaucoup André Breton ; dès l'époque de la publication du Second manifeste du surréalisme, il leur apporta une caution poétique ainsi qu'aux voyantes et remit en lumière les symboles qu'ils employaient. Il parle dans le Second manifeste du surréalisme d'« Alchimie du verbe » et de la démarche de Flamel, faisant des comparaisons avec les siennes.
« Tout se passe de même, à notre époque, comme si quelques hommes venaient d'être mis en possession, par des voies surnaturelles, d'un recueil singulier dû à la collaboration de Rimbaud, de Lautréamont et de quelques autres et qu'une voix leur eût dit, comme à Flamel l'ange : "Regardez bien ce livre, vous n'y comprenez rien, ni vous ni beaucoup d'autres, mais vous y verrez un jour ce que nul n'y saurait voir." Il ne dépend plus d'eux de se ravir à cette contemplation. Je demande qu'on veuille bien observer que les recherches surréalistes présentent, avec les recherches alchimiques, une remarquable analogie de but : La pierre philosophale n'est rien d'autre que ce qui devrait permettre à l'imagination de l'homme de prendre sur toutes choses une revanche éclatante et nous voici de nouveau, après des siècles de domestication de l'esprit et de résignation folle, à tenter d'affranchir définitivement cette imagination par le "long, immense, raisonné dérèglement de tous les sens" et le reste... »
Exposition
- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
Bibliographie
André Breton, L'Art magique, vol. I, 1957, Éd. Formes et Reflets, Club français du livre, rep. s. p.
Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 440
Labels alternatifs | Gouache tirée d'un ouvrage de Basile Valentin |
Date de création | XVIIe siècle |
Langues | français |
Notes | 63 x 42 cm (28 7/8 x 16 1/2 in.) |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Vente Breton 2003 | Lot 3147 |
Mots-clés | L'Art magique, objet usuel, occultisme, peinture |
Catégories | Peintures |
Série | 1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100036430 |