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[Et d'abord, aujourd'hui, ici, en 1934...]

Lettre datée 1934

Manuscrit

Auteur

Auteur René Crevel
Personnes citées Maréchal Foch, Hindenburg, Adolf Hitler, Karl Marx, Benito Mussolini, Joseph Staline, Otto von Bismarck, Georg Wilhelm Friedrich Hegel
Destinataire André Breton

Descriptif

Lettre manuscrite de René Crevel à André Breton, datée de 1934, classée dans une chemise « Question affaire Dalí ».

L'affaire Dalí, entre la fin janvier et le début de mars 1934, met en cause le peintre accusé d'avoir tenu des propos fascisants. S'il se défend, comme l'attestent plusieurs lettres envoyées à Breton et figurant dans ce dossier, il apparaît très vite que la question dépasse de loin son cas personnel. En fait, sur fond d'agitation sociale (cf sur ce point les lettres niçoises de Tzara et Éluard), les surréalistes sont amenés à préciser leur position vis-à-vis de la Troisième Internationale. Chose ardue, car l'affaire de l'AEAR, l'année précédente, a laissé quelques traces, le noyautage stalinien des institutions de cette association ayant abouti au départ de Breton et de ses amis. Ainsi se fait jour un distinguo subtil entre la politique culturelle de la Troisième Internationale, que tous rejettent ou presque, et ses options politiques, mieux acceptées des membres du groupe. La question Dalí est ainsi prise dans un contexte de crise plus générale, à l'intérieur comme à l'extérieur d'un mouvement trouvant quelque difficulté, comme l'écrit Crevel, à faire « la synthèse du poétique et du politique ». Courriers, télégramme, comptes rendus de séance, déclarations officielles composent un dossier passionnant. [site Atelier André Breton, 2005]

Lettre manuscrite, sous chemise titrée par Breton « Question affaire Dalí ».
- Lettre autographe signée de René Crevel, 2 pages grand in-4° (chaque page est constituée de trois bandes collées horizontalement) manuscrite à l'encre noire et datée de 1934 :
« Et d'abord, aujourd'hui, ici, en 1934, en en France puisque Français de 1934 je suis, au plus putride de la décomposition capitaliste. »
Crevel s'explique sur ses positions politiques vis-à-vis du Parti communiste français, de son organisation culturelle (l'A.E.A.R., dont il a démissionné), prend position contre la politique culturelle de la Troisième Internationale et termine par un vibrant : « Vivent les Soviétiques. » [catalogue de la vente, 2003]