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Descriptif

Manuscrit de la « préface-manifeste » de l'exposition Dessins symbolistes, organisée par Breton au Bateau-Lavoir en mars 1958.

La « préface-manifeste » de l'exposition Dessins symbolistes, organisée par Breton au Bateau-Lavoir en mars 1958, attaque d'emblée sur la polémique récurrente à l'encontre de la peinture dite « littéraire », simplement parce qu'elle a d'autres enjeux que d'égayer une salle à manger. Le critique préfère établir un clivage entre une peinture de « dissertation oiseuse », se contentant de commenter le monde, et une peinture de « révélation ». Le surréalisme est ainsi donné comme le gardien légitime d'un héritage injustement négligé, celui du symbolisme - symbolisme pour lequel Breton avoue de plus en plus fréquemment son intérêt depuis les Entretiens radiophoniques de 1953, qui lui ont offert l'occasion de revenir sur sa jeunesse. [site Atelier André Breton, 2005]

Manuscrit autographe signé, Paris, 25 mars 1958.
- 2 pages in-4° manuscrites, titrées, datées et signées à l'encre, avec de nombreuses ratures et corrections de la préface d'André Breton pour le catalogue de l'exposition Dessins symbolistes de 1958 au Bateau-Lavoir

- 1 page grand in-4° sur cartoline jaune, manuscrite à l'encre rouge par Breton, comportant un tableau qui, de 1844 à 1944, montre la contemporanéité de poètes et de peintres, tels que [Henri] Rousseau, Ducasse, Gauguin, Rimbaud, Seurat, Jarry, Filiger, Roussel, Münch et Sérusier. Ce tableau synoptique est suivi du texte manuscrit du premier paragraphe de la préface de l'exposition des dessins symbolistes :

« S'il est de nos jours un lieu commun capable, à lui seul, de donner la mesure de ceux qui n'en font pas fi, c'est bien celui qui consiste à affubler de l'épithète "littéraire" toute peinture dont l'ambition va plus loin que de nous offrir l'image du monde extérieur ou, à défaut, de se réclamer en dernière analyse du plaisir des yeux. » [catalogue de la vente, 2003]

 

Bibliographie

André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « Du Symbolisme », in Le Surréalisme et la Peinture, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, pages 777 à 784, notes p. 1369-1371.

 

Date de création25/03/1958
Date d'édition1958
Languesfrançais
NotesMs - encres de couleur
Nombre de pages2 - 1
Référence631000
Vente Breton 2003Lot 2457
Mots-clés, ,
CatégoriesManuscrits d'André Breton
Série[Manuscrits d'AB] Manuscrits 1958-1966
ExpositionDessins symbolistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100750990

Dessins symbolistes

Préface - manifeste par André Breton

Livre

Auteur

Préface de André Breton

Descriptif

Catalogue d'exposition publié en 1928 par le Bateau-Lavoir à Paris.

Édition originale. [Catalogue de la vente, 2003.]

 

Notice Sudoc

Notes bibliographiques

Paris, Le Bateau-lavoir, 1958. In-12 carré, broché.

Date d'édition1958
Éditionédition originale
Languesfrançais
Dimensions17,00 cm
Nombre de pages18 p.
ÉditeurBateau-lavoir, Paris
Référence6385000
Mots-clés, ,
CatégoriesPièces, poésies, romans, essais
ExpositionDessins symbolistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100001381

Architecture symboliste

Tableau

Auteur

Artiste Charles Filiger

Descriptif

Gouache sur papier achetée par André Breton à Pont-Aven en 1949.

Peinture à la gouache sur papier de Charles Filiger, acquise par André Breton à Pont-Aven en 1949. Signée en bas à droite : C. Filiger ; au dos de l'encadrement : Bateau-Lavoir (?), n° 91 (étiquette Le moine Perignon).

Le musée des Beaux-Arts de Quimper précise, en 2013, que ce « premier achat d'André Breton d'une œuvre de Filiger dont le symbolisme demeure indéchiffrable ».

« Devant le Cimabue du Louvre, a rapporté Julien Leclerc, Filiger s'extasiait surtout parce que les visages des anges y sont pareils à celui de la Vierge (il s'agit de la Madonne aux anges (1290) : la Vierge, sur un trône, est entourée de six anges [...]). Je me souviens d'avoir attribué à la même cause mon premier émerveillement devant ce tableau. Il y a deux ans, j'ai pu acquérir à Pont-Aven une gouache de Filiger qu'on trouvera reproduite en planche 8 du présent ouvrage. Les huit arches supérieures, ainsi que le ciel autour des constructions, en sont bleu roi ; les chevaux d'un vert mousse un peu moins soutenu que la bande transversale, où ondule en ponctuation claire une ligne à motifs trifoliés. Rouge groseille les épis inférieurs, qui deux par deux flanquent une fleur couleur de la chicorée sauvage, le tout comme filigrané d'une couronne suspendue au-dessus d'un papillon [...]. La symétrie n'est brisée que par le rameau qui se déploie de droite à gauche, de l'une à l’autre tour latérale verte, et, entre deux cœurs clairs, laisse pendre un fruit inconnu, d’un rouge voisin de celui des épis. J’ai beau savoir combien une telle description est vaine, je m’y laisse entraîner par amour : mon excuse est que rien n’a disposé sur moi d’un enchantement plus durable, ni ne s’est montré plus à l’abri des variations de mon humeur. On sait que Gauguin, en 1888, a peint pour Paul Sérusier une petite planchette qui est passée dans l’histoire de la peinture sous le nom de Talisman. Si ce titre n’était pas pris, pour ce Filiger - à peine plus grand - qui n’en a pas, c’est celui que je retiendrais. » André Breton (« Alfred Jarry initiateur et éclaireur », Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1999, pp. 924-925, p. 1420).

Charles Filiger
« À la fin de son article intitulé "Filiger" et paru au Mercure de France, en 1894, Alfred Jarry conclut : "Il est très absurde que j'aie l'air de faire cette sorte de compte rendu ou description de ces peintures. Car, - 1° si ce n'était pas très beau, à les citer je ne prendrais aucun plaisir, donc ne les citerais pas ; - 2° si je pouvais bien expliquer point par point pourquoi cela est très beau, ce ne serait plus de la peinture, mais de la littérature (rien de la distinction des genres), et cela ne serait plus beau du tout ; - 3° que si je ne m'explique point par comparaison - ce qui irait plus vite - c'est que je ne fais point à ceux qui feuillettent ces notes le tort de croire qu'il leur faut prêter courte échelle [...], - et plutôt que toute dissertation sur Filiger remirons-nous en l'ivoire des faces et des corps de sa Sainte-Famille, reproduite au Cœur (La Sainte Famille figurait dans le numéro de juillet-août 1893 de la revue Le Cœur et la revue d'art) et dont je n'ai point parlé, car c'eût été très inutile." (p. 49)
» "Poète de la Foi", d'après Georges-Albert Aurier (p. 61), "moine laïque... (qui) avait rénové non la peinture religieuse, mais le mysticisme en une époque qui ne pouvait comprendre" d'après Maxime Maufra (p. 63), mystique, créateur d'une "œuvre abstraite" d'après Antoine de La Rochefoucauld (p. 77), son mécène, "fort gentil mais si loin de toute notre civilisation, si au-dessus", d'après Paul-Emil Colin, Charles Filiger croyait à "ce que l'art a de consolant et de bienfaisant quand on le pratique à l'égal d'une religion, et de la plus belle des religions, celle de l'âme !" (Lettre adressée à sa nièce Anna en décembre 1904.) » (Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental du Prieuré « Symbolistes et Nabis - Maurice Denis et son temps », Filiger, dessins-gouaches-aquarelles, 1981-1982, pp. 49-118.)

« André Breton le découvrit en 1953 et ayant soudain la révélation du message de Filiger contribua à mieux faire connaître et apprécier ce talent oublié. Dans la préface-manifeste pour l'exposition Dessins symbolistes réalisée au Bateau Lavoir en 1958 et reprise sous le titre "Du symbolisme" dans Le surréalisme et la peinture édité chez Gallimard en 1965 (pp. 357-362) André Breton parle de la "peinture qui se veut recréation du monde en fonction de la nécessité intérieure éprouvée par l'artiste. La primauté n'est plus alors accordée à la sensation, mais bien aux plus profonds désirs de l'esprit et du cœur. Le spectacle à peu près dénué de sens qu'offrent au vulgaire la nature et l'agitation humaine cesse d'être regardé comme une fin, tenu même pour un obstacle. Un désir irrépressible s'en empare et n'a de cesse qu'il ne l'ait démembré pour en extraire les éléments à son usage, ceux qui sont propres à s'agencer tout originalement par rapport à lui. Une telle peinture est, de toute évidence, la seule qui tienne devant le vœu exprimé par Rimbaud d'une langue qui soit 'de l'âme pour l'âme' - quand, au mieux, nous ne saurions attendre de l'autre que frisson à fleur de peau."
» À la fin de ce texte Breton mentionne l'art de Filiger : "Toutefois, de Pont-Aven émergent entre toutes l'œuvre de Filiger, portée d'un bout à l'autre par les mêmes ailes que le 'Cantique à la Reine' de Germain Nouveau".
» C'est à des qualités sensibles autant qu'à des exigences intellectuelles que Breton obéit dans son amour de Filiger dont il a placé les œuvres au-dessus de son lit. Le matin, au moment de se recomposer avec le monde extérieur, il aime les effleurer des yeux. Ce peintre méconnu, et qui a peut-être exercé une influence déterminante sur Gauguin (qu'il attaquait quand Gauguin était présent, dont il disait le plus grand bien quand il était absent) - dernière re-découverte de Breton, est le signe que la recherche par lui au moment où, à 15 ans, il contemplait, ravi, les toiles de Matisse dans les vitrines de la galerie Bernheim, continue de tracer, dans le monde actuel, un chemin phosphorescent, qui mène où nul n'est jamais allé. » Alain Jouffroy (« La collection André Breton », In : L'œil, n° 10, octobre 1955, pp. 32-39).

 

Expositions

- Londres, The Tate Gallery, Gauguin and the Pont-Aven Group, 7 janvier - 13 février 1966, n° 135 b (étiquette au dos)

- Londres, Arts Council of Great Britain, Dada and Surrealism reviewed, 11 janvier - 27 mars 1978, n° 17.64 (étiquette au dos)

- Paris, Musée national d’art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 25 avril - 26 août 1991 (étiquette au dos)

- Stockholm, Nationalmuseum ; Oslo, Nasjonalgalleriet ; Helsingfors, Ateneum, Inbillning och dröm, Fransk symbolism 1886-1908, 1994, rep.p. 36, n° 89 (étiquette au dos)

- Quimper, musée des Beaux-Arts, Charles Filiger, André Breton : à la recherche de l'art magique, 3 novembre 2006 - 5 février 2007.

 

Bibliographie

- André Breton, « Alfred Jarry initiateur et éclaireur », in : André Breton, Œuvres complètes, Paris, Gallimard, 1999, rep.p. 929, pp. 924-925, p. 1420

- André Breton (avec le concours de Gérard Legrand), L'Art magique, Paris, Formes et reflets, Club français de l'art, 1957, rep.p. 37

- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, rep.p. 358

- Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental du Prieuré « Symbolistes et Nabis - Maurice Denis et son temps », Filiger, dessins-gouaches-aquarelles, 1981-1982, rep.p. 94

- José Pierre, André Breton et la peinture, Lausanne, Éditions l'Âge d'Homme, 1987, rep. n°13, s.p.

- Strasbourg, Musée d'art moderne à l'Ancienne Boucherie, Musée historique, Charles Filiger, 1863-1928, (présentation et analyse de l'œuvre par Mira Jacob), 1990, rep.p. 79, n° 106, p. 181

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 439 et p. 487

- Ragnar von Holten, Roger G. Tanner, Inbillning och dröm, Fransk symbolism 1886-1908, Stockholm, Nationalmuseum / Olso, Helsingfors, 1994, rep. p. 36, n°89

- André Cariou, À la recherche de l'art magique, Charles Filiger, André Breton, musée des Beaux-Arts de Quimper, 2006, cat. 11

- Jill Fell, "The fascination of Filiger : from Jarry to Breton", Papers of surrealism, Issue 9, été 2011

- André Cariou, Filiger, Galerie Malingue, Paris, 2019, rep. pp.78-79

- André Cariou, Filiger, correspondance et sources anciennes, Locus Solus, Châteaulin, 2019, n°109

 

Date de créationcirca 1900-1914
Languesfrançais
Notes25,7 x 21 cm (10 1/8 x 8 1/4 in.) - Gouache sur papier, sd.
ProvenanceAcheté par Breton à Pont-Aven en 1949
Musée

Musée des Beaux-Arts de Quimper : Inv: 2003-2

Dimensions21,00 x 25,70 cm
Vente Breton 2003Lot 4285
Mots-clés,
CatégoriesŒuvres graphiques
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsDessins symbolistes , Gauguin and the Pont-Aven Group , André Breton, La Beauté convulsive , Filiger
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100877700
Lieu d'exposition

Dessins symbolistes

Préface-manifeste par André Breton

Livre

Auteur

Galeriste Mira Jacob
Artiste Georges Seurat, Gustave Moreau, Odilon Redon, Charles Filiger, Paul Gauguin
Dessins de Émile Bernard
Préface de André Breton

Descriptif

Catalogue d'exposition organisée au Bateau lavoir du 7 mars au 12 avril 1958.

Édition originale illustrée de reproductions d'œuvre de Gustave Moreau, Odilon Redon, Gauguin, Filiger, Seurat.

Un des 11 exemplaires justifiés hors commerce sur Rives réservés aux collaborateurs, exemplaire B signé par André Breton. [catalogue de la vente, 2003]

 

Bibliographie

- André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « Du Symbolisme », in Le Surréalisme et la Peinture, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, pages 777 à 784, notes p. 1369-1371.

Notice Sudoc

Notes bibliographiquesParis, Le Bateau-Lavoir, 1958. In-12 oblong, broché.
Date d'édition1958
Éditionédition originale
Languesfrançais
Dimensions17,00 cm
Nombre de pages18
ÉditeurBateau-lavoir, Paris
Référence6355000
Vente Breton 2003Lot 221
Mots-clés, , ,
CatégoriesCatalogues, livres sur l'art, livres d'artistes
Série[Manuscrits d'AB] Le Surréalisme et la peinture
ExpositionDessins symbolistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100845251

Dessins symbolistes

Préface-Manifeste par André Breton

Livre

Auteur

Galeriste Mira Jacob
Artiste Gustave Moreau, Odilon Redon, Émile Bernard, Charles Filiger, Paul Gauguin, Georges Seurat
Préface de André Breton

Descriptif

Catalogue d'exposition organisée au Bateau lavoir du 7 mars au 12 avril 1958.

Cette collection de préfaces et de cartons d'invitation à des vernissages constitue une manière de promenade dans le jardin secret de Breton, celui-là même qu'il ouvrira aux visiteurs dans l'édition définitive du Surréalisme et la peinture. Nombre des peintres présents ici ont effet eu droit à quelques pages, et on notera en particulier la présence dans cette petite collection des cartons comportant les textes de Breton sur Lam (46), Defize, Max Ernst, Toyen (« Les sept épées hors du fourreau » : sept textes signés de différents surréalistes dont Breton), Yahne Le Toumelin... Les textes écrits pour l'exposition consacrée à Germain Nouveau et la vente Lise Deharme sont également présents. [catalogue de la vente, 2003]

 

Édition originale illustrée de reproductions d'œuvres de Gustave Moreau, Odilon Redon, Gauguin, Filiger, Seurat. [site André Breton, 2019]

 

Bibliographie

- André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « Du Symbolisme », Le Surréalisme et la Peinture, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, pages 777 à 784, notes p. 1369-1371.

 

Notice Sudoc

Notes bibliographiquesParis, Le Bateau Lavoir, 1958, in-12 carré agrafé, reproductions
Date d'édition1958
Éditionédition originale
Languesfrançais
Dimensions17,00 cm
Nombre de pages18
ÉditeurBateau-lavoir, Paris
Référence157000
Vente Breton 2003Lot 238
Mots-clés, ,
CatégoriesCatalogues, livres sur l'art, livres d'artistes
Série[Manuscrits d'AB] Le Surréalisme et la peinture
ExpositionDessins symbolistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101000325

Dessins symbolistes

Préface-manifeste par André Breton

Livre

Auteur

Galeriste Mira Jacob
Artiste Gustave Moreau, Odilon Redon, Charles Filiger, Paul Gauguin, Georges Seurat
Dessins de Émile Bernard
Préface de André Breton

Descriptif

Catalogue d'exposition organisée au Bateau lavoir du 7 mars au 12 avril 1958.

Édition originale du catalogue de cette exposition comportant une préface manifeste par André Breton.

Un des 12 exemplaires numérotés, et signés par André Breton comportant un dessin original d'Émile Bernard. [catalogue de la vente, 2003]

 

Bibliographie

- André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « Du Symbolisme », in Le Surréalisme et la Peinture, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, pages 777 à 784, notes p. 1369-1371.

Notice Sudoc

Notes bibliographiques

Paris, Le Bateau-Lavoir, 1958. In-12 oblong, broché.

Chemise cartonnée titrée de l'édition.

Date d'édition1958
Éditionédition originale
Languesfrançais
Dimensions17,00 cm
Nombre de pages18
ÉditeurBateau-lavoir, Paris
Référence9034000
Vente Breton 2003Lot 220
Mots-clés, , ,
CatégoriesCatalogues, livres sur l'art, livres d'artistes
Série[Manuscrits d'AB] Le Surréalisme et la peinture
ExpositionDessins symbolistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100971131

Salomon Ier Roi de Bretagne

Arts Graphiques

Auteur

Artiste Charles Filiger

Descriptif

Gouache, aquarelle et collage sur papiers assemblés (trois parties) datant de 1903.

Gouache, aquarelle et collage sur papiers assemblés, annoté au dos de l'encadrement, de la main d'André Breton : Salomon 1er Roi de Bretagne (titre communiqué par l'ancien possesseur).

D'après Mira Jacob, cette œuvre comporte trois parties. La première partie présente la figure du roi et l'église entre trois frises à décor géométrique inégal (en haut et en bas de ces deux images). Cette première feuille (partie) est placée dans un entour à ornements géométriques de façon asymétrique, un vide étant laissé à gauche entre elle et l'entour. Sur ce vide est collé un cercle sur lequel figurent un oiseau et des fruits.

« Ce cercle est collé de façon à réunir l'image centrale à l'encadrement. C'est un procédé de collage tout à fait inusité pour son temps.
» La figure du Roi construite par plans comme le serait une figure du cubisme analytique, porte une couronne ornée d'un panache en forme de fleur qui sépare par le milieu les deux frises décoratives supérieures. Sur les surfaces laissées libres, entre les trois cercles qui enferment les images, sont peintes des fleurs et des feuilles inconnues comme celles que l'on voit dans les livres d'heures du Moyen Age.
» La rupture avec sa manière cloisonniste qui, malgré tout, se référait à la réalité visible, est ici totale. Le rapprochement des images, identifiables mais fortement stylisées, avec des éléments qui ne relèvent que de la pure peinture et de l'imaginaire, ce que devaient faire plus tard les surréalistes, produit un effet insolite.
» On retrouve ce type de motifs dans un cahier d'études de l'artiste (fig. 143) portant la date de 1903. On peut par analogie dater cette œuvre de 1903. » (Strasbourg, Musée d'art moderne à l'Ancienne Boucherie, Musée Historique, Charles Filiger, 1863-1928, (présentation et analyse de l'œuvre par Mira Jacob), 1990, p. 180)

Salomon Ier fait partie de cette lignée des rois légendaires ou semi-légendaires de la Bretagne après Conan Mériadec et Gradlon Meur. Le symbolisme de l'œuvre, la présence de l'oiseau et du paysage avec l'église n'a pas été explicité. [ce paragraphe : notice du musée des Beaux-Arts de Quimper, 2013]

Charles Filiger
« À la fin de son article intitulé "Filiger" et paru au Mercure de France, en 1894, Alfred Jarry conclut : "Il est très absurde que j'aie l'air de faire cette sorte de compte rendu ou description de ces peintures. Car, - 1° si ce n'était pas très beau, à les citer je ne prendrais aucun plaisir, donc ne les citerais pas ; - 2° si je pouvais bien expliquer point par point pourquoi cela est très beau, ce ne serait plus de la peinture, mais de la littérature (rien de la distinction des genres), et cela ne serait plus beau du tout ; - 3° que si je ne m'explique point par comparaison - ce qui irait plus vite - c'est que je ne fais point à ceux qui feuillettent ces notes le tort de croire qu'il leur faut prêter courte échelle [...], - et plutôt que toute dissertation sur Filiger remirons-nous en l'ivoire des faces et des corps de sa Sainte-Famille, reproduite au Cœur (La Sainte Famille figurait dans le numéro de juillet-août 1893 de la revue Le Cœur et la revue d'art) et dont je n'ai point parlé, car c'eût été très inutile." (p. 49)
» "Poète de la Foi", d'après Georges-Albert Aurier (p. 61), "moine laïque... (qui) avait rénové non la peinture religieuse, mais le mysticisme en une époque qui ne pouvait comprendre" d'après Maxime Maufra (p. 63), mystique, créateur d'une "œuvre abstraite" d'après Antoine de La Rochefoucauld (p. 77), son mécène, "fort gentil mais si loin de toute notre civilisation, si au-dessus", d'après Paul-Emil Colin, Charles Filiger croyait à "ce que l'art a de consolant et de bienfaisant quand on le pratique à l'égal d'une religion, et de la plus belle des religions, celle de l'âme !" (Lettre adressée à sa nièce Anna en décembre 1904.) » (Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental du Prieuré « Symbolistes et Nabis - Maurice Denis et son temps », Filiger, dessins-gouaches-aquarelles, 1981-1982, pp. 49-118.)

« André Breton le découvrit en 1953 et ayant soudain la révélation du message de Filiger contribua à mieux faire connaître et apprécier ce talent oublié. Dans la préface-manifeste pour l'exposition Dessins symbolistes réalisée au Bateau Lavoir en 1958 et reprise sous le titre "Du symbolisme" dans Le surréalisme et la peinture édité chez Gallimard en 1965 (pp. 357-362) André Breton parle de la "peinture qui se veut recréation du monde en fonction de la nécessité intérieure éprouvée par l'artiste. La primauté n'est plus alors accordée à la sensation, mais bien aux plus profonds désirs de l'esprit et du cœur. Le spectacle à peu près dénué de sens qu'offrent au vulgaire la nature et l'agitation humaine cesse d'être regardé comme une fin, tenu même pour un obstacle. Un désir irrépressible s'en empare et n'a de cesse qu'il ne l'ait démembré pour en extraire les éléments à son usage, ceux qui sont propres à s'agencer tout originalement par rapport à lui. Une telle peinture est, de toute évidence, la seule qui tienne devant le vœu exprimé par Rimbaud d'une langue qui soit 'de l'âme pour l'âme' - quand, au mieux, nous ne saurions attendre de l'autre que frisson à fleur de peau."
» À la fin de ce texte Breton mentionne l'art de Filiger : "Toutefois, de Pont-Aven émergent entre toutes l'œuvre de Filiger, portée d'un bout à l'autre par les mêmes ailes que le 'Cantique à la Reine' de Germain Nouveau."
» C'est à des qualités sensibles autant qu'à des exigences intellectuelles que Breton obéit dans son amour de Filiger dont il a placé les œuvres au-dessus de son lit. Le matin, au moment de se recomposer avec le monde extérieur, il aime les effleurer des yeux. Ce peintre méconnu, et qui a peut-être exercé une influence déterminante sur Gauguin (qu'il attaquait quand Gauguin était présent, dont il disait le plus grand bien quand il était absent) - dernière re-découverte de Breton, est le signe que la recherche par lui au moment où, à 15 ans, il contemplait, ravi, les toiles de Matisse dans les vitrines de la galerie Bernheim, continue de tracer, dans le monde actuel, un chemin phosphorescent, qui mène où nul n'est jamais allé. »
Alain Jouffroy (« La collection André Breton », L'Œil, n° 10, oct. 1955, p. 32-39).

 

Expositions

- Paris, Musée pédagogique, Pérénnité de l'art gaulois, février - mars 1955, n° 459

- Paris, Le Bateau lavoir, Dessins symbolistes, préface-manifeste par André Breton, 7 mars - 12 avril 1958, n° 18, rep. s.p. (étiquette au dos)

- Quimper, musée des Beaux-Arts, Charles Filiger, André Breton : à la recherche de l'art magique, 3 novembre 2006 - 5 février 2007

- Brest, musée des Beaux-Arts, Saint-Pol Roux et son temps, 16 décembre 2008 - 15 mars 2009

 

Bibliographie

- Alain Jouffroy, « La collection André Breton », In : L'Œil, n° 10, octobre 1955, rep. p. 33

- Strasbourg, Charles Filiger, 1863-1928, (présentation et analyse de l'œuvre par Mira Jacob), musée d'Art moderne à l'ancienne boucherie, Musée historique, 1990, rep. p. 76, n° 100, p. 180

- André Cariou, À la recherche de l'art magique, Charles Filiger, André Breton, musée des Beaux-Arts de Quimper, 2006, cat. 13

- Jacob Mira, Filiger l'inconnu, Paris, 1989, n°100

- Virginia Lee Kobler, Charles Filiger : Synthetist, Symbolist and Recluse, Seattle, 1981, n° XII

- André Cariou, Gauguin et l'École de Pont-Aven, Paris, 2015, p.214

- André Cariou, Filiger, correspondance et sources anciennes, Locus Solus, Châteaulin, 2019, n°110

- André Cariou, Filiger, Galerie Malingue, Paris, 2019, rep. p.77

Date de création1903 ou 1910 - 1914
Languesfrançais
Notes25,3 x 29,8 cm (10 x 11 3/4 in.) - Gouache, aquarelle et collage sur papiers assemblés
ProvenanceAbbé Henri Guillem, 1915. Transmis à sa nièce, Marie-Thérèse Le Goff, Toulon, 1932. Acquis de Marie-Thérèse Le Goff par André Breton, février 1954. Acquis par le Musée des Beaux-Arts de Quimper avec l'aide de l'État de la Région Bretagne (FRAM).
Musée

Musée des Beaux-Arts de Quimper : Inv 2003-1

Dimensions25,30 x 29,80 cm
Référence2011000
Vente Breton 2003Lot 4042
Mots-clés, ,
CatégoriesBeaux-Arts, Œuvres graphiques
Série1965-1966, L'écart absolu
ExpositionsDessins symbolistes , L'Écart absolu, 1965
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100987380
Lieu d'exposition