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[Pardonne-moi mon très long silence, je pensais...]

Lettre datée de Zürich, le 28 janvier 1934

Correspondance

Auteur

Auteur Alberto Giacometti
Destinataire André Breton
Personnes citées Marcelle Ferry, Giovanni Giacometti, Paul Éluard, Benjamin Péret

Descriptif

Lettre d'Alberto Giacometti à André Breton, datée de Zürich le 28 janvier 1934.

 

Transcription

Zürich 28(?) I 1934

Très cher ami,

Pardonne-moi mon très long silence, je pensais toujours rentrer à Paris, ce n’était pas possible et je reste ici jusqu’au commencement de février. Le 3 il y aura une exposition des tableaux de mon père, et je travaille à sa préparation. Je veux choisir moi-même les tableaux, c’est assez compliqué de les avoir et je vis toute la journée entre 1890 et 1912. Les choses de cette époque sont très valables. C’était le seul moment un peu vivant ici, depuis on [addition : les peintres suisses] a reculé. Ici il ne se passe rien et j’attends le moment de partir. On est presque aussi loin de l’Allemagne qu’à Paris et rien appris que nous ne savons déjà. [Addition en marge gauche : tout ça j’aurais bien pu le dire à la fin] Les rares personnes un peu intéressantes que j’ai rencontrées se posent les mêmes questions à peu près que nous-mêmes mais presque toutes très indifférentes à [addition : tout] ce qui ne les touche pas personnellement. Le mouvement national socialiste (quelle plume impossible) qui semblait assez fort en automne ici s’est beaucoup affaibli ; personne n’en parle plus. Si je trouve des articles intéressants, je vais les rapporter.

Je n’ai écrit à personne et aucune nouvelle de Paris, je pense souvent de te téléphoner à la Place Blanche et s’il m’est possible je vais t’appeler mardi soir à 7 h passées. Il y a sûrement beaucoup de nouveau je pense, et je pose mentalement une quantité de questions ; les premières [:] comment tu vas, ce que tu fais ; et puis à (je ne sais pas quel nom je dois dire) Lila dʼIsis sur la petite carte de visite que j’ai sur moi et je revois la dernière journée passée à Paris, le déjeuner dans le passage et des sculptures à côté. Vous avez eu des nouvelles séances ? Mais je ne peux pas faire poser des questions ici tout seul.

Je vais continuer pour 8 jours encore ma vie d’automate, un peu ! et je vois Péret ; et maintenant Éluard qui se promène à Nice dans sous un petit soleil froid sur une grande Promenade.

C’est 11 heures ½ du matin, je dois partir et je suis impatient de mettre la lettre à la poste.

À Isis (ou le nom qu’elle veut que je dise) et à toi très affectueusement[.]

Ton ami

Alberto G.

 

Bibliographie

 Serena Bucalo-Mussely (dir.), Alberto Giacometti - André Breton, Amitiés surréalistes, institut Giacometti, Paris et éditions Fage, Paris, 2022, rep.

 

Date de création28/01/1934
Adresse de destination
Notes bibliographiques

Une feuille in-4° pliée en deux, trois pages, lettre signée, dessins, ratures. - Ms encre noire.
Deux brouillons de cette lettre sont à la Fondation Giacometti : 2003-4500, et 2003-4501.

 

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT C 836

Nombre de pages2 p.
Crédit© Fondation Alberto Giacometti
Référence19001028
Mots-clés, ,
CatégoriesCorrespondance, Lettres à André Breton
Série[Correspondance] Correspondance avec Alberto Giacometti
ExpositionAlberto Giacometti - André Breton, Amitiés surréalistes
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001772
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée