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[Pardonne-moi de t'écrire...]

Lettre datée de Zürich, le 3 août 1933

Correspondance

Auteur

Auteur Alberto Giacometti
Destinataire André Breton
Personne citée Giovanni Giacometti

Descriptif

Lettre d'Alberto Giacometti à André Breton datée de Zürich le 3 août 1933.

 

Transcription

Zürich, le 3 août 1933.

Mon très cher ami, pardonne-moi de t'écrire seulement aujourd’hui, j’ai pensé tous les jours de le faire mais c’était impossible. À peine arrivé à Zürich samedi soir (on veut faire ici et dans une autre ville une exposition de mon père) j’étais obligé de courir à droite et à gauche, de voir des gens, faire des petits voyages, visiter des salles d’exposition, leurs directeurs et je n’ai pas encore fini. [Addition en marge gauche : quand je nʼavais rien à faire je dormais] Moi j’étais toujours absent, je me suis quitté quelque part [sic] samedi matin quelque part dans l’Aube, le Train était Je traversais des champs de blé coupé [addition en marge gauche : beaucoup mieux que je ne l’écris heureusement] dans un carrosse traîné par deux énormes chevaux noirs fous qui galopaient incroyablement, les collines et le blé c’était comme des seins et des ventres, je croyais être au crépuscule et puis je me suis endormi. Je me suis réveillé à moitié arrivant ici, comme une larve et je n’ai plus trouvé l’attache avec le matin et les jours précédents, je vais me retrouver j’espère ce soir en arrivant chez moi. J’ai pensé beaucoup beaucoup à toi et jamais il ne m’était plus difficile de quitter Paris. Tous les jours, j’aurais voulu passer chez toi, rester un moment rue Fontaine ou aller dîner ensemble quelque part. Comment vas-tu ? Il y a peut-être beaucoup de choses qui sont arrivées depuis mon départ, je serai très content si tu m’écris bientôt au moins deux lettres [addition en marge : ça ne veut rien dire]. Je viens de me lever je ne vois pas encore où je suis, je dois partir dans dix minutes, je tâtonne à tous les côtés [sic] et c’est un mauvais moment pour écrire, mais comme je n’aurai pu le faire que demain [addition : et encore je ne sais pas, le changement dʼair va me tuer] il m’était impossible dʼattendre plus longtemps [addition en marge : pour 15 jours ?] ; ne prends pas ça comme une lettre mais comme l’intention d’une lettre, la feuille de papier comme un signe matériel de la plus grande amitié et j’ai hâte de l’envoyer, et tu me pardonneras que c’est écrit de la manière la plus détestable, il y a un mot où il en faudrait dix. _________________________

À très bientôt au moins par lettre.

Avec toute mon affection

ton ami Alberto Giacometti.

 

Date de création03/08/1933
Adresse de destination
Notes bibliographiques

2 pages in-4° ms à l'encre noire.
Sur papier à en-tête de l'Hôtel du Parc, Téléphone 32-950, Zürich.
 

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT C 831

Nombre de pages2
Crédit© Fondation Alberto Giacometti
Référence19001017
Mots-clés, ,
CatégoriesCorrespondance, Lettres à André Breton
Série[Correspondance] Correspondance avec Alberto Giacometti
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001766
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

[Je viens de t’écrire...]

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Alberto Giacometti

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Lettre d'Alberto Giacometti à André Breton, datée de Maloja le 8 août 1933.

Deux images, une notice descriptive, une bibliothèque.

[Correspondance] Correspondance avec Alberto Giacometti