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[Je ne sais plus ce qui se passe...]

Lettre datée du 24 août 1932

Correspondance

Auteur

Auteur Tristan Tzara
Destinataire André Breton
Personnes citées Nusch Éluard, Greta Knutson (ép.Tzara), Henri Beyle, dit Stendhal, Paul Éluard, Valentine Hugo

Descriptif

Lettre de Tristan Tzara à André Breton, datée de Vézelay (Yonne), le 24 août 1932.

 

Transcription

19, avenue Junot

 Marcadet 51 42

Hôtel du Cheval Blanc

Vézelay (Yonne)

24 août 1932.

Mon très cher ami,

Je ne sais plus ce qui se passe mais j’ai été incapable tous ces derniers temps de tenir une plume dans la main. Là-dessus est venu se greffer un mal, dont je souffre encore, à l’oreille, ce qui est bien absurde, mais qui m’a beaucoup tracassé avant que ce je n’apprenne par un spécialiste que ce n’était qu’un furoncle mal fourré. C’est idiot et douloureux, mais il semble que mes maladies doivent toujours être des créations de M. Aa. Et vous, êtes-vous à Castellane ? Votre lettre nous a profondément touchés et ce que vous dites de Christophe nous est allé droit au cœur. Il se voue actuellement à l’agriculture et s’affirme comme il peut, c’est-à-dire très bruyamment. Nous sommes ici assez bien et avons traversé avec bonheur cette vague de chaleur qui a été bien déprimante.

Quand irez-vous à Paris ? Je suis sûr que sans faire un grand détour, vous pourriez passer par ici ce qui, inutile de vous dire, nous ferait un immense plaisir. Nous resterons encore une bonne partie de septembre à Vézelay, mais si vous venez, prévenez-nous. Éluard et Nusch sont-ils avec vous ? Faites-leur, je vous prie, mes amitiés.

Pour Gringoire et le Rouge et le Noir – ce n’est vraiment pas très brillant jusqu’à présent – mais tant mieux c’est un signe de jeunesse ce sentiment qu’on a d’être craint par les imbéciles, ce qui est toujours réconfortant. – Et This Quarter ? N’est-ce pas en septembre qu’il devait sortir ? Si vous avez reçu les traductions qui me concernent comme il était convenu, je serais très content de les faire voir à Greta, si c’est encore possible et s’il n’est pas trop tard.

J’espère que vos yeux sont enfin complètement guéris.

Voulez-vous, je vous prie, transmettre mes affectueuses amitiés à Valentine.

De tout cœur,
Votre Tzara.

Greta me prie de dire combien elle serait heureuse que vous passiez par ici et vous envoie, à vous et à Valentine, ses plus vives affections.

 

Bibliographie

Breton, André, Correspondance avec Tristan Tzara et Francis Picabia, éd. Henri Béhar, Gallimard, Paris, 2017, p. 133-134.

 

Librairie Gallimard

Date de création24/08/1932
Adresse de destination
Notes bibliographiques

Ms, encre bleue - deux pages signées sur papier à en-tête de l'hôtel Junot (en tête rayée).

Enveloppe conservée.

 

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT C 1649

Nombre de pages2 p.
Référence19002647
Mots-clés,
CatégoriesCorrespondance, Lettres à André Breton
Série[Correspondance] Lettres de Tristan Tzara
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001746
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée