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[J'ai l'honneur de vous accuser réception...]

Lettre datée du 13 décembre 1924

Correspondance

Auteur

Auteur Simon Kra
Destinataire Louis Aragon

Descriptif

Lettre de Simon Kra à Louis Aragon, datée de Paris le 13 décembre 1924.

Le Sagittaire est, au moment de cette lettre, l'éditeur de Philippe Soupault (Le Bon Apôtre, 1923, Anthologie de la nouvelle poésie française, 1924) : celui-ci, recruté par la maison d'édition dès 1923, fait éditer le Manifeste du surréalisme d'André Breton (achevé d'imprimer le 15 octobre 1924) ; Le Sagittaire éditera Deuil pour Deuil de Desnos, Le Voyage d'Horace Pirouelle de Philippe Soupault, et Il était une boulangère de Benjamin Péret, tandis que sa librairie prendra en dépôt Les Reines de la main gauche de Pierre Naville.

C'est donc en ami que Léon Pierre-Quint vient au Bureau de Recherches entre le 11 et le 15 octobre pour proposer de diffuser La Révolution surréaliste, en échange d'une publicité pour le livre-manifeste d'André Breton.

Dans cette lettre, Simon Kra s'engage à remplir une page d'annonces de La Révolution Surréaliste pour chaque numéro, et s'engage à occuper six pages de réclame sur douze numéros. Le prix de la page est de 200 francs, comme pour Les Nouvelles littéraires. Le premier numéro affichera de fait non pas une, mais deux pages de publicité (une pour Les Reines de la main gauche et une autre pour le Manifeste). On retrouvera les publicités dans les prochains numéros : ce sont d'abord des mentions de surréalistes publiant chez Kra dans les numéros deux, trois, quatre et cinq ;  à partir de la rupture avec Les Nouvelles littéraires, une page entière y est consacrée. C'est le cas des numéros 6, 7, 8, et 9-10 (numéro double).

On rappellera qu'un numéro coûtait plus de deux mille francs à être édité, voire pouvait aller jusqu'à trois mille du fait des clichés : le numéro double,  sans les frais de photogravure, coûte cinq mille francs, comme l'atteste une lettre de Breton à Simone Kahn du 14 août 1927 : « Labor [imprimeur parisien] exécutera les travaux d'impression au prix le plus voisin possible de celui que nous faisait l'imprimerie alençonnaise : environ 2500 F ce numéro double, sans les clichés. ». Pour rappel, il faut 720 F par mois à une famille ouvrière pour vivre à cette époque (1926), et le salaire moyen est de 800 F par mois pour des ouvriers non qualifiés, de 875 F pour un instituteur, de 1125 F pour un ouvrier qualifié. Il fallait donc, pour un numéro de La Révolution surréaliste, presque trois fois l'argent nécessaire pour faire vivre une famille ouvrière pendant un mois.

Dans ces conditions, la manne de deux cents francs des Nouvelles littéraires, ainsi que celle de Kra, de Gallimard, et plus tard de Corti ou des galeries où se vendaient des toiles surréalistes (Ratton, Buchner), était plus que la bienvenue ; à cela s'ajoutaient les contributions de surréalistes (en particulier Éluard, fiche d'un riche industriel) ou l'argent obtenu par des ventes de tableaux. On ne s'étonnera donc pas des difficultés d'édition de la revue, mise en difficulté à partir du très provocateur n°5. [Site André Breton, 2021]

 

Date de création13/12/1924
Date du cachet de la Poste13/12/1924
Adresse de destination
Notes bibliographiques

Ts, encre bleue, signature manuscrite au crayon à mine - une page 297 x 210 mm sur papier à en-tête des Éditions du Sagittaire.

Enveloppe conservée.

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 215

Dimensions21,00 x 29,70 cm
Nombre de pages1 p.
Référence1392000
Mots-clés, , , ,
CatégoriesCorrespondance, Correspondances transmises
Série[Revue] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001652
Lieu d'origine
Lieu d'arrivée