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Lettre de Francis Picabia à André Breton, adressée de Paris à Lorient le 6 août 1920.
Quatre images, une notice descriptive, des œuvres associées.
Poème manuscrit de Francis Picabia, adressé de Paris le 8 août 1923 à André Breton, à Lorient.
Francis Picabia : d'abord associé à Dada et à Marcel Duchamp, le peintre est d'abord une référence, puis un compagnon de route pour Breton, et ce pendant de nombreuses années. Les quelques lettres réunies dans ce dossier font apparaître divers moments de leur relation : des premiers échanges, en 1920, aux collaborations (1923 : envois de poèmes pour Littérature ; 1924 : lettre évoquant un dessin pour la couverture d'un livre de Benjamin Péret, sans doute Immortelle maladie) et enfin à des envois plus tardifs, comme ces aphorismes de 1947. [Site André Breton, 2005]
Poème manuscrit daté du 8 août 1923.
1 page in-8° oblong, poème autographe à l'encre titré et signé par Francis Picabia à André Breton (enveloppe jointe) :
« Les peintres me font chier
L'univers est une image imagée
Sur la surface des images.
Les musiciens me font chier,
Seuls les aveugles de naissance
Comprennent la musique comme un objet visible. »
[catalogue de la vente, 2003]
Ce poème, selon Michel Sanouillet dans Dada à Paris, et en dépit de ce qu'indique le catalogue de la vente Breton, accompagne une lettre de Francis Picabia à André Breton datée du 8 août 1923. Dans cette lettre il lui fait part de son mal-être en ces termes :
« Je vous envoie ce petit poème, il est trois heures du matin, impossible de dormir, toutes les cochonneries de la vie que je viens de subir…
Ce poème vous dira et vous expliquera, je ne m’embête ni plus ni moins qu’avant mais j’ai un peu plus mal au cœur, genre mal de mer.. »
Il lui transmet aussi des dessins pour illustrer la revue Littérature. [Site André Breton, 2020]
L’enveloppe jointe dans le lot de la vente 2003 à ce texte de Picabia, porte des marques de cachet postal datées 6 et 8 août 1920. Il n’est donc pas celui de la lettre qui accompagnait le poème (cf. Dada à Paris, 1980, C.N.R.S éditions, Appendice, pièce n°156).
[Damiano De Pieri]
L’ardeur des répétitions pour la récompense
les tristesses adorées dans le ciel bleu,
enfin les bonheurs de mai ou de juillet,
sont placés à l’horizon, les uns derrière les autres,
car nous sommes les objets
d’une troisième dimension solitaire.
La vie fuit le regard devant le souvenir ;
les poètes me font chier,
j’aime l’espace imaginaire et impalpable
des images dans le ciel ;
à une certaine distance de la rétine
ma vue devient tactile.
Les peintres me font chier,
l’univers est une image imagée
sur la surface des images.
Les musiciens me font chier,
seuls les aveugles de naissance
comprennent la musique comme un objet visible.
Tout le monde est un pauvre ange
qui nous hait.
Michel Sanouillet, Dada à Paris, 1980, C.N.R.S éditions, Appendice, pièce n°156.
Date de création | 06/08/1920 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 1 page in-8° - Ms - encre noire et bleue - une enveloppe conservée |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 1484000 |
Vente Breton 2003 | Lot 2284 |
Mots-clés | correspondance, lettre, poésie |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Correspondance avec Francis Picabia |
Exposition | Breton et Simone à Lorient |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001266 |
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Lettre de Francis Picabia à André Breton, adressée de Paris à Lorient le 6 août 1920.
Quatre images, une notice descriptive, des œuvres associées.