Descriptif

Lettre d'André Breton à Jacques Doucet, sans adresse, le 4 août 1922.

 

Transcription

Paris, le 4 août 1922

Très cher Monsieur,

je vous remercie vivement de m’avoir fait porter l’ouvrage de Giraudoux, tout en regrettant que vous vous soyez donné cette peine. Simone me presse de vous demander s’il ne vous serait pas trop désagréable de m’accorder un petit congé la semaine prochaine, de sorte que nous puissions aller passer quelques jours à Lorient chez mes parents. Si toutefois, de quelque manière, vous estimiez que mon départ vous laisse un peu seul à Paris, vous me trouveriez tout disposé à le différer. Je me rendrai mardi à votre aimable invitation et vous pourrez me dire sans crainte ce que vous en pensez.

J’ai mis la dernière main au numéro de Littérature qui doit paraître le 1er septembre. Comme j’ai apporté tous mes soins à sa préparation, je compte beaucoup sur lui pour vous montrer de quoi je suis capable dans cet ordre d’idées. La revue s’ouvrira sur une assez longue déclaration de moi où je crois m’être exprimé avec la plus grande netteté sur les idées et sur les gens. Je suis aussi très satisfait de la collaboration et, ou je me trompe fort, ou rien n’aura paru d’aussi vivant depuis longtemps.

Je dois voir Picabia demain soir. Au cas où il vous serait agréable de le rencontrer chez moi ou ailleurs, vous savez, Monsieur, que nous serons tous deux enchantés.

Depuis que vous me l’aviez recommandé j’ai toujours conservé sur moi la clé de la bibliothèque de la rue de Noisiel. Je crois que le ménage aurait grand besoin d’y être fait et si, par la même occasion, on pouvait faire épousseter les livres, je crois que tout serait pour le mieux.

Depuis que vous me l’aviez recommandé j’ai toujours conservé sur moi la clé de la bibliothèque de la rue de Noisiel. Je crois que le ménage aurait grand besoin d’y être fait et si, par la même occasion, on pouvait faire épousseter les livres, je crois que tout serait pour le mieux.

Voici l’adresse que vous me demandez :

Marius de Zayas
4 rue Thiers Quimperlé (Finistère)

Je suis presque sans nouvelles d’Aragon, n’ayant reçu de lui qu’un mot assez bref accompagnant un dessin. Il changeait d’adresse et me priait d’attendre un nouvel avis pour lui écrire. Je n’ai donc pu lui faire parvenir encore la somme que vous avez bien voulu me remettre à son intention.

Au sujet du versement de la subvention que vous m’avez offerte pour Littérature, je me permets de vous dire qu’il pourrait se faire le trois de chaque mois (à partir du 3 septembre) si vous n’y voyiez pas d’inconvénient.

Je suis, Monsieur, votre tout dévoué et très affectueux

André Breton.

 

Bibliographie

André Breton, Lettres à Jacques Doucet, éd. Étienne-Alain Hubert, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2016, p. 122-123.

 

Librairie Gallimard

Date de création	04/08/1922
Notes bibliographiques	Deux pages sur un feuillet 27 × 21 cm, en‑ tête imprimé en vermillon : LITTÉRATURE / NOUVELLE SÉRIE / Directeur : André BRETON 42 rue Fontaine, PARIS (IXe) / ADMINISTRATION : Librairie GALLIMARD / 15, boulevard Raspail, PARIS.
Langues	français
Bibliothèque	Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BLJD 7210-20
Dimensions	21,00 x 27,00 cm
Crédit	© Aube Breton, Gallimard 2016
Mots-clés	correspondance, lettre
Catégories	Correspondance, Lettres d'André Breton
Série	[Correspondance] Lettres à Jacques Doucet
Lien permanent	https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101001013