Les Vases communicants
Essai d'André Breton paru en 1932, truffé d'une lettre de Joë Bousquet et d'une carte postale de Claude Cahun.
Quatre images, une notice descriptive, un lien, une exposition, une bibliothèque.
Auteur Joë BousquetPersonnes citées Ferdinand Alquié, Pierre Audard, Jean Ballard, Cl. Estève, Enrico Gros, Paul ÉluardDestinataire André Breton
Lettre de Joë Bousquet à André Breton, datée de Carcassonne, le 29 janvier 1933.
Lettre autographe datée de « Carcassonne 29 janvier 1933 » et signée à l'encre par Joë Bousquet dans laquelle il lui fait par de son enthousiasme à la lecture des Vases communicants (2 pages in-4).
Lettre insérée par André Breton dans son exemplaire des Vases communicants. [catalogue de la vente, 2003 ; site André Breton, 2019]
Joë Bousquet, poète, écrit à Breton pour lui faire part de ce que la lecture des Vases communicants a suscité en lui – une profonde « expérience intellectuelle », et le pressentiment que son livre, Le rendez-vous d’un soir d’hiver, pourra sembler puiser dans celui de Breton. Il en profite pour lui donner des nouvelles du groupe de Carcassonne, qui ne parvient pas, dans un premier temps, à publier un article dans les Cahiers du Sud. L'article sur Les Vases communicants sera fait par Léon-Gabriel Gros ou Jean Audard, lui a annoncé Jean Ballard, le directeur de la revue. Bousquet demande donc à Breton quelle revue serait susceptible de prendre leur article, et se félicite de ce que les Cahiers du Sud fasse recension du livre de Breton, quoique cette recension s'opposât à la recension du groupe de Carcassonne. On trouve en effet dans les Cahiers du Sud de mars 1933 une critique fort élogieuse de Jean Audard, qui en salue l'approfondissement des recherches sur la subjectivité. [Site André Breton, 2023]
Carcassonne, 29 Janvier 1933
41 rue de Verdun
Carcassonne
Mon cher Breton[,]
J’ai lu les « Vases communicants » ; et je viens de le relire. Avec une véritable tristesse je me répète seuls Éluard et vous, vous iriez au fond du livre que je viens d’écrire moi-même et qui ne verra peut-être pas le jour avant des années. On dirait que j’ai traversé en l’écrivant cette nuit qui vous aventurait le long du mur de la Maternité. Et quand on lira « Le rendez-vous d’un soir d’hiver », on croira qu’il est sorti d’une phrase des « Vases communicants ». Et peut-être est-il vrai qu’il en est sorti.
Vous n’avez jamais parlé avec autant de vigueur. La lecture d’un livre comme celui-ci représente pour moi ce qu’il peut y avoir de plus haut dans l’expérience intellectuelle d’une année. Vous vous tenez naturellement sur une position morale que je n’ai pu faire mienne, souvent. Je m’en aperçois aujourd’hui – que par l’intermédiaire d’un effort intellectuel. Et je suis, en vous lisant, comme racheté de cette force d’opposition obscure qui rendait cet effort nécessaire. Aveu qui, à vous consenti, ne me coûte aucun sacrifice. Ce qu’il met en jeu de sincérité [représentant] tout ce qui peut me faire passer outre aux plus affreuses terreurs.
Je ne veux pas vous faire perdre du temps par une lettre trop longue. J’ai pu avoir à Carcassone, pour y remplacer Estève, Ferdinand Alquié, qui pousse tous les jours avec plus d’intelligence ses études marxistes. Nous parlons très souvent de vous. Vous représentez à ses yeux, j’ai le plaisir de vous le dire, le seul homme qui ne se soit pas démenti un instant, dont la position idéologique n’ait jamais obéi qu’à ses exigences propres. J’aurais beaucoup aimé que vous lui envoyiez un exemplaire des Vases communicants.
Il n’y a pas eu moyen d’ouvrir les Cahiers du Sud à un article émané de nous. C’est Estève qui l’aurait écrit, ou Alquié pour que la critique ait plus de poids.
[Sur la marge à gauche] Ballard est venu ici. Il a déclaré que l’article était retenu par Gros, je crois ; ou par Jean Audard. Du moins, cette alternative obligera-t-elle les Cahiers à faire diligence et à publier le texte que l’on nous oppose. Mon cher Breton, je suis bien affectueusement à vous,
Joë Bousquet
P.S. Pourriez-vous me donner une indication sur une revue susceptible de publier une note sur les Vases communicants, émanant soit d’Alquié, soit d’Estève, soit de moi-même ?
Date de création | 29/01/1933 |
Date du cachet de la Poste | 1933 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue. 2 pages, in-4°. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 9038000 |
Vente Breton 2003 | Lot 141 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600101000254 |
Essai d'André Breton paru en 1932, truffé d'une lettre de Joë Bousquet et d'une carte postale de Claude Cahun.
Quatre images, une notice descriptive, un lien, une exposition, une bibliothèque.