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La belle vie a regardé, regarde et regardera...

Jumelles pour yeux bandés

Manuscrit

Auteur

Auteur André Breton
Personnes citées Guillaume Apollinaire, Marcel Duchamp, Francis Picabia

Descriptif

Manuscrit d'une préface d'André Breton pour une exposition de Francis Picabia en mars 1949 à la galerie Drouin.

C'est en mars 1949 qu'est organisée à la galerie Drouin une rétrospective consacrée à l'œuvre de Picabia. Breton la préface, avec le galeriste et Michel Tapié ; son texte sera repris en 1965 dans l'édition définitive du Surréalisme et la peinture. Les brouillons qui nous en sont présentés ici attestent le travail, pour ne pas dire la difficulté à écrire sur celui qui compte parmi les plus anciennes admirations de Breton, mais avec lequel les relations du poète ont été pour le moins irrégulières. Comme est l'œuvre du peintre, difficile à saisir tant l'invention y est reine : « Durant des années, chaque nouvelle œuvre de lui fut un défi somptueux au déjà ressenti, au prévu, une merveille d'irrévérence, une quête toujours heureuse de ce qui peut faire fusée dans l'inconnu. » [site Atelier André Breton, 2005]

Manuscrits autographes, sd [février-mars 1949].
- 1 page in-4° manuscrite à l'encre par Breton, avec ratures et corrections du premier jet du début d'un texte consacré à Francis Picabia : « La belle vie a regardé... »
- 3 pages in-4°, manuscrit autographe signé à l'encre par Breton, avec quelques ratures et corrections, du second état du même texte.
« La belle vie a regardé, regarde et regardera par les fenêtres que Picabia a ouvertes si souvent à l'improviste, mais alors à une sorte d'improviste royal, lui tout seul, si alerte que d'un instant à l'autre on serait bien en peine de dire à quel étage il est de la maison. De la maison qui tourne pour recevoir toujours de face le soleil...
Si, comme l'a affirmé Apollinaire, "la surprise est le grand ressort nouveau", quelle œuvre, (à l'exception de celle de Duchamp) pourra tenir historiquement auprès de celle de Picabia...
« La jeunesse de ce siècle aura coïncidé avec les fêtes que Picabia lui donnait...
« Rien de moins assujetti à la pesanteur que ces structures de haut luxe que Picabia a promues tant de fois à l'existence, aussi bien dans la discontinuité si excitante de sa peinture d'époque orphique, dada et autre, que dans l'enlevé sans précédent de sa poésie ou dans les rebondissements d'un film comme "Entr'acte" pour la part majeure qu'il y a prise. »
Réédition de Le Surréalisme et la peinture, Gallimard, 1965; texte publié sous le titre : "Jumelles pour yeux bandés". [catalogue de la vente, 2003]

Bibliographie

André Breton (Édition publiée sous la direction d'Étienne-Alain Hubert avec la collaboration de Philippe Bernier et Marie-Claire Dumas), « Francis Picabia, Jumelles pour yeux bandés », Le Surréalisme et la Peinture, Œuvres complètes, tome IV, Écrits sur l'art et autres textes, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 2008, p. 617-620, notice p. 1327

491, Francis Picabia - 4 mars 1949

Lieu d'exposition