Collection Roderic O'Conor
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Catalogue de vente de la collection de Roderic O'Conor et de Renée Honta, publié à Paris, par l'hôtel Drouot, en 1956.
Pas d'image, une notice descriptive, une vente.
Gouache, encre et peinture dorée sur carton datée de 1892-1894. Composition en deux parties comprenant une dédicace à gauche et un portrait à droite.
Annotée en haut à gauche : À la mémoire de Franz Hals. Marquée 39 ; esquisse d'une maison à la gouache au dos sur le carton d'encadrement.
« La composition est en deux parties comme deux pages d'un livre ouvert. Sur la page de droite le visage, sur la gauche la dédicace : À la mémoire de Franz Hals, et la rose (qui est liée à l'année 1892).
Filiger a d'abord écrit puis effacé Hommage à Franz Hals pour mettre à la place : À la mémoire de Franz Hals. Cela souligne encore son caractère altier et le mépris qu'il avait des honneurs. Ce trait était tenu en haute estime par les surréalistes qui n'aimaient guère les honneurs pas plus que les hommages et les refusaient en toute circonstance.
« Si la rose témoigne de son adhésion aux Rose + Croix, et à cause de la technique proche d'une œuvre datée de 1892 (L'Homme au béret bleu), on pourrait poser ici la date de 1892-1894. » (Strasbourg, Musée d'art moderne à l'Ancienne Boucherie, Musée Historique, Charles Filiger, 1863-1928, (présentation et analyse de l'œuvre par Mira Jacob), 1990, p. 170.)
Charles Filiger
« À la fin de son article intitulé "Filiger" et paru au Mercure de France, en 1894, Alfred Jarry conclut : "Il est très absurde que j'aie l'air de faire cette sorte de compte rendu ou description de ces peintures. Car, - 1° si ce n'était pas très beau, à les citer je ne prendrais aucun plaisir, donc ne les citerais pas ; - 2° si je pouvais bien expliquer point par point pourquoi cela est très beau, ce ne serait plus de la peinture, mais de la littérature (rien de la distinction des genres), et cela ne serait plus beau du tout ; - 3° que si je ne m'explique point par comparaison - ce qui irait plus vite - c'est que je ne fais point à ceux qui feuillettent ces notes le tort de croire qu'il leur faut prêter courte échelle [...], - et plutôt que toute dissertation sur Filiger remirons-nous en l'ivoire des faces et des corps de sa Sainte-Famille, reproduite au Cœur (La Sainte Famille figurait dans le numéro de juillet-août 1893 de la revue Le Cœur et la revue d'art) et dont je n'ai point parlé, car c'eût été très inutile." (p. 49)
« "Poète de la Foi", d'après Georges-Albert Aurier (p. 61), "moine laïque... (qui) avait rénové non la peinture religieuse, mais le mysticisme en une époque qui ne pouvait comprendre" d'après Maxime Maufra (p. 63), mystique, créateur d'une "œuvre abstraite" d'après Antoine de La Rochefoucauld (p. 77), son mécène, "fort gentil mais si loin de toute notre civilisation, si au-dessus", d'après Paul-Emil Colin, Charles Filiger croyait à "ce que l'art a de consolant et de bienfaisant quand on le pratique à l'égal d'une religion, et de la plus belle des religions, celle de l'âme !" (Lettre adressée à sa nièce Anna en décembre 1904.) » (Saint-Germain-en-Laye, Musée départemental du Prieuré « Symbolistes et Nabis - Maurice Denis et son temps », Filiger, dessins-gouaches-aquarelles, 1981-1982, pp. 49-118.)
« André Breton le découvrit en 1953 et ayant soudain la révélation du message de Filiger contribua à mieux faire connaître et apprécier ce talent oublié. Dans la préface-manifeste pour l'exposition Dessins symbolistes réalisée au Bateau Lavoir en 1958 et reprise sous le titre "Du symbolisme" dans Le surréalisme et la peinture édité chez Gallimard en 1965 (pp. 357-362) André Breton parle de la "peinture qui se veut recréation du monde en fonction de la nécessité intérieure éprouvée par l'artiste. La primauté n'est plus alors accordée à la sensation, mais bien aux plus profonds désirs de l'esprit et du cœur. Le spectacle à peu près dénué de sens qu'offrent au vulgaire la nature et l'agitation humaine cesse d'être regardé comme une fin, tenu même pour un obstacle. Un désir irrépressible s'en empare et n'a de cesse qu'il ne l'ait démembré pour en extraire les éléments à son usage, ceux qui sont propres à s'agencer tout originalement par rapport à lui. Une telle peinture est, de toute évidence, la seule qui tienne devant le vœu exprimé par Rimbaud d'une langue qui soit 'de l'âme pour l'âme' - quand, au mieux, nous ne saurions attendre de l'autre que frisson à fleur de peau."
« À la fin de ce texte Breton mentionne l'art de Filiger : "Toutefois, de Pont-Aven émergent entre toutes l'œuvre de Filiger, portée d'un bout à l'autre par les mêmes ailes que le 'Cantique à la Reine' de Germain Nouveau".
« C'est à des qualités sensibles autant qu'à des exigences intellectuelles que Breton obéit dans son amour de Filiger dont il a placé les œuvres au-dessus de son lit. Le matin, au moment de se recomposer avec le monde extérieur, il aime les effleurer des yeux. Ce peintre méconnu, et qui a peut-être exercé une influence déterminante sur Gauguin (qu'il attaquait quand Gauguin était présent, dont il disait le plus grand bien quand il était absent) - dernière re-découverte de Breton, est le signe que la recherche par lui au moment où, à 15 ans, il contemplait, ravi, les toiles de Matisse dans les vitrines de la galerie Bernheim, continue de tracer, dans le monde actuel, un chemin phosphorescent, qui mène où nul n'est jamais allé. » Alain Jouffroy (« La collection André Breton », In : L'œil, n° 10, octobre 1955, pp. 32-39).
- Paris, Galerie Talabardon et Gautier, Le XIXe siècle, tableaux, dessins, sculptures, 2003, n°33
- Paris, Palais de la Bourse, Galerie Talabardon et Gautier, Salon du Dessin, 2004, p.56
- Quimper, Musée des Beaux-Arts, Charles Filiger, André Breton. à la recherche de l'art magique, 3 novembre 2006 - 5 février 2007, n° 77
- Strasbourg, Musée d'art moderne à l'Ancienne Boucherie, Musée Historique, Charles Filiger, 1863-1928, (présentation et analyse de l'œuvre par Mira Jacob), 1990, rep.p. 45, n° 55, p. 170
- Jacob Mira, Filiger l'inconnu, Paris, Le Bateau-Lavoir, 1989, n°55
- André Cariou, Filiger, correspondance et sources anciennes, Locus Solus, Châteaulin, 2019, n°28
- André Cariou, Filiger, Galerie Malingue, Paris, 2019, p. 56
Date de création | 1892-1894 |
Langues | français |
Notes | 15,4 x 22 cm (6 x 8 5/8 in.) - Gouache, encre et peinture dorée sur carton |
Provenance | Acquis de Paule Cailac par André Breton vers 1956. |
Dimensions | 15,40 x 22,00 cm |
Vente Breton 2003 | Lot 4281 |
Mots-clés | peinture |
Catégories | Œuvres graphiques |
Expositions | Collection Roderic O'Conor , Filiger |
Lien permanent | https://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100536530 |
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Catalogue de vente de la collection de Roderic O'Conor et de Renée Honta, publié à Paris, par l'hôtel Drouot, en 1956.
Pas d'image, une notice descriptive, une vente.