La Collection

Accueil > Œuvres > Schnorr et Cie

Descriptif

Manuscrit d'André Breton écrit le 26 octobre 1958 pour le premier numéro de la revue BIEF, Jonction surréaliste.

Paru dans le premier numéro de Bief (15 novembre 1958), cette note de lecture est une mise au point sévère sur une plaisanterie de Jean Dutourd, qui en inventant un révolutionnaire allemand des années 1840 et en le faisant rencontrer Marx et quelques autres, s'est rendu coupable d'une légèreté assez peu pardonnable, aux yeux de Breton, dans la mesure où la fiction se donne pour la réalité. C'est donc une trahison - de figures historiques avec lesquelles on ne saurait plaisanter sans mauvaises intentions - qu'a commise Dutourd. [site André Breton, 2005]

Manuscrit autographe signé, Paris, 26 octobre 1958
1 page 1/4 in-4°, manuscrite de premier jet à l'encre par André Breton, avec de nombreuses ratures et corrections d'un texte relatif à un article de Jean Dutourd paru dans le numéro d'août 1958 à la N.R.F. sur Ludwig Schnorr, « un révolutionnaire allemand du siècle dernier » dont la destinée évoquerait celle de Karl Marx.

« L'intérêt d'une telle communication, qui met en cause Fichte et Hegel, Saint-Simon, Fourier, Flora Tristan et Proudhon, Marx et Engels et fait état de rencontres on ne peut plus marquantes avec Lamartine et Hugo ne courait aucune chance de faiblir si, en dépit des références et justifications apportées à profusion, un certain degré de plausibilité n'apparaissait assez vite transgressé... Parmi les cautions invoquées, l'une d'elles du moins pouvait être appelée à se confirmer. C'était celle d'Henri Guillemin, de qui Dutourd cite tout au long, avec son plein assentiment nous dit-il, un fragment inédit d'une citation non moins inédite des Carnets de Hugo à la date du 17 juin 1861 de nature à hanter plus violemment encore que tout le reste le bon sens le plus élémentaire... Henri Guillemin cite le soi-disant passage des Carnets de Hugo : "Elle (Juliette) oublie que le vicomte Hugo s'est fait désormais démocrate et que toute femme à ses yeux est l'égale des autres et que son penchant l'incline vers les plus démunis, et qu'il a raison de n'accorder que plus d'estime à celles qui doivent travailler pour vivre, mais qu'il n'en est plus à faire le difficile sur les corps qu'il peut étreindre. Le vieux poète est emporté dans une frénésie de caresses et d'assouvissements. Ni les plus sombres souvenirs, ni la parole donnée, ni la proximité de la mort, ni l'agonie, sous ses yeux, de son second fils ne le retiennent d'aller rejoindre Blanche tous les jours et de se repaître de son corps" (sic). A vouloir prouver que Hugo a convoité jusqu'à ses servantes, il va sans dire que qui procède si minutieusement à ce qu'il appelle "le décompte de ses assouvissements" se comporte au mental en véritable souillon. L'obsession sexuelle prend chez lui l'aspect parasitaire, à tour dénigrant et dehors moralisateur qui est de loin le plus fâcheux. Il y a là de la flairée de chien au service d'une conscience d'huissier. »
[catalogue de la vente, 2003]

Bibliographie

Bief, Jonction surréaliste, n°1, 15 novembre 1958.

Date de création26/10/1958
Notes bibliographiques

2 pages in-4°

Languesfrançais
NotesMs - encre bleue
Nombre de pages2
Référence623000
Vente Breton 2003Lot 2460
Mots-clés, ,
CatégoriesManuscrits, Manuscrits d'André Breton
Série[Manuscrits d'AB] Manuscrits 1958-1966, [Revue] Bief
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100300800

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

BIEF, 1

-
Édouard-Léon-Théodore Mesens

-

Numéro 1, publié le 15 novembre 1958 à Paris, de cette revue surréaliste dirigée par Gérard Legrand. L'introduction sera publiée dans les Tracts de José Pierre.

Une image, une notice descriptive, un lien, une exposition.

[Revue] Bief, Tracts surréalistes et déclarations collectives