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J'attends le jour, le soir magnifique...

Manuscrit

Auteur

Auteur Hénoque, dit Dédé Sunbeam

Descriptif

Manuscrit de Dédé Sunbeam sous forme d'une lettre adressée à la revue La Révolution surréaliste.

Figure mystérieuse, que ce - ou cette - Dédé Sunbeam (« rayon de soleil »), qui se rapproche de Robert Desnos ou Louis Aragon par une dimension érotique accompagnée d'une tendance à l'anglicisme. Le texte présenté ici, adressé à La Révolution surréaliste qui ne le publia pas, se déploie selon une double logique d'adjectivation et de hasard, reprenant une technique surréaliste dont tout montre qu'elle est en train de se diffuser, en 1925. [site Atelier André Breton, 2005]

Manuscrit autographe signé.
« Tous les phonographes du monde nous berceront comme le blé du soir et sur toutes les places des villes apparaîtront des hommes vêtus de feutre blanc et ils diront : maintenant est venue l'époque du feu sans ombre, l'époque des oiseaux de richesse, l'époque des vers opaques ou lumineux. » [catalogue de la vente, 2003].

 

Date de créationsd (1925)
Notes bibliographiques

Ms et Ts, encre - 2 pages in-12

Languesfrançais
Nombre de pages2 p.
Référence392000
Vente Breton 2003Lot 2080
Mots-clés, ,
CatégoriesManuscrits, Manuscrits des membres du groupe
Série[Revue] La Révolution surréaliste, [Revue] Manuscrits pour La Révolution surréalistes refusés
Lien permanenthttps://cms.andrebreton.fr/fr/work/56600100151610
1 Commentaire
 

Dans la transcription du manuscrit il se pourrait que deux coquilles se soient glissées:

"maintenant est venue l'époque du feu sans ombre (nombre), l'époque des oiseaux de richesse, l'époque des vers (verres) opaques ou lumineux. "

Ma transcription de ce texte :

Dédé Sunbeam                                                    Lundi  soir           mai    1   25

 

                J’attends le jour, le soir magnifique où tes deux bras s’ouvriront comme les pierres bleues sous le soleil de minuit, où les champs  plantés de  reliques  sèches s’agiteront à NOTRE  bruit. Tous les phonographes du monde nous berceront comme le blé du soir, et sur toutes les plaines des villes apparaîtront des hommes vêtus de feutre blanc, et ils diront :

-          Maintenant est venue l’époque du feu sans nombre, l’époque des oiseaux de richesse, l’époque des verres opaques ou lumineux.

Mais on les empêchera vite de parler et les juifs les chasseront à coups de rasoir .ci-lors les hommes blancs tendront leurs mains vides et creuses vers nous deux et accourront de toutes les places des villes, mais pas assez vite pour que les cavaliers du  Fer les fauchent aux passages. Ils tomberont les uns après les autres et je glanerai leurs ongles pour t’en faire des colliers.

                Les rails précieux se tordent aujourd’hui autour de cette maison que j’habite, cette maison de chair de lune où les femmes ont l’air de scarabées incolores. Ma sueur transforme les murailles en fleurs géantes et son brouillard s’abattant sur les sièges y figure une foule recueillie.

Maggy, ma chère chose, qu’attends-tu en haut de cette colonne ? Le bonheur ne descend plus de ma tête sur tes pieds, tes tendres pieds de soie anglaise. Les jeux sont morts cette nuit, leur agonie durait depuis toujours je crois. Les linges que tu portes sur l’épaule se faneront vite, hélas, plus vite que les ongles des hommes blancs, ces ongles que plus tard, tu porteras en colliers.

                Comprends-tu maintenant les paroles du triangle : "Les vivants portent la chanson " ? Comprendras-tu aussi la pente des rues de notre amour ? Ces rues que nous peuplons de baisers sans ailes, mais qui tombent si légèrement comme une neige-papillon, Ces rues incolores et transparentes comme notre cœur. Nous n’avons qu’un cœur à nous deux, et je livrerai des armées pour le défendre ce cœur. Il a des ailes d’or pour s’en aller mais les rails autour de nous l’arrêtent, heureusement. Que deviendras-tu si je pars encore vers la mort heureuse et tendre, la mort de tous les vendredis des veuves ? Les longues veuves aux voiles blancs.

                Maggy si douce, ma chérie, mon marbre pur, mon serpent de pièces d’or, mon démon de porcelaine tendre, mon amour de chair sucrée,  mes lèvres de platine doux, mes yeux de linge frais, mes mains de cristal vert, ma folie de chaque soir

                Quoi ? mon serpent ? mon démon ? mon amour ? ma folie ? mes mains ? mes yeux ? mes lèvres ? Ah les tiennes! tes lèvres, tes yeux de pierre folle, tes mains de parfum chair, tes lèvres en bouquet, ta folie, ton amour !

(Désoeuvrement météorologique SGDG)

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"Figure mystérieuse, que ce - ou cette - Dédé Sunbeam)"

Dédé Sunbeam (André Dailly, graveur sur verre)

L’Almanach du quart de siècle ou La Révolution surréaliste en 1925

Marie-Paule Berranger

http://books.openedition.org/pupo/2431

12/04/2018